Noah: "Beaucoup de travail"

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Propos recueillis Grégory Richard , modifié à
Passé en coup de vent en 2009 pour le tournoi de Strasbourg, Joakim Noah est arrivé ce mercredi à l'INSEP pour le premier stage de l'équipe de France de basket en vue de l'Euro, sa première compétition officielle sous le maillot bleu. Pour l'intérieur des Chicago Bulls, humilité et unité prévalent à l'heure de rejoindre une des plus belles équipes de France de l'histoire sur le papier.

Passé en coup de vent en 2009 pour le tournoi de Strasbourg, Joakim Noah est arrivé ce mercredi à l'INSEP pour le premier stage de l'équipe de France de basket en vue de l'Euro, sa première compétition officielle sous le maillot bleu. Pour l'intérieur des Chicago Bulls, humilité et unité prévalent à l'heure de rejoindre une des plus belles équipes de France de l'histoire sur le papier. Quel regard portez-vous sur votre saison avec Chicago ? Et comment avez-vous occupé cette période de repos jusqu'au stage ? Cette année, ça a été une longue saison. J'ai bien travaillé à Chicago, et perdre contre Miami a été un moment très difficile. Surtout quand tu as l'habitude d'être dans une routine, et de ne penser qu'à gagner un championnat. Cette saison, j'ai surtout mis du temps à me remettre en forme, dans la tête notamment. Depuis, j'ai passé de bonnes vacances, au soleil. Et maintenant je retrouve le travail. Que ressentez-vous à l'aube de cette nouvelle aventure, de cette première expérience avec l'équipe de France ? C'est excitant. Il y a beaucoup de travail à faire. On a beaucoup de bons joueurs, de joueurs qui jouent en NBA, même si ça ne veut rien dire. On va retrouver des équipes très expérimentées qui jouent ensemble depuis très longtemps. Notre but, c'est de pouvoir nous qualifier pour les Jeux Olympiques et gagner ce tournoi. Mais ça commence dès la semaine prochaine avec les entrainements à Pau. Et le fait de porter ce maillot Bleu pour la toute première fois en compétition ? C'est vrai que depuis que j'ai 12 ans (et son déménagement aux États-Unis, ndlr), je ne passe pas beaucoup de temps en France. Maintenant je le porte avant tout pour ma grand-mère. Mes racines de basket commencent avec elle, quand elle était à l'époque la seule blanche qui jouait au Cameroun. Ce maillot représente aussi ma tante, mon père, ma famille que je ne vois pas beaucoup pendant l'année. Aujourd'hui, ma famille est très fière et je sais qu'elle sera aux matches pour pouvoir me voir jouer. Comment appréhendez-vous l'arbitrage européen, très tatillon, notamment avec les intérieurs ? Je sais que le jeu est différent mais ça reste quand même de la compétition et du basket. Donc j'espère quoiqu'il arrive pouvoir aider cette équipe. "Leader, ce mot ne veut rien dire" Comment gérez-vous toute cette pression médiatique qui vous entoure ? Ça ne me fait rien du tout. La seule chose qui m'intéresse, c'est que ma famille soit fière de moi. Après, l'attente populaire et médiatique, ce sont des choses en plus, et depuis tout môme, je connais ça. Mon père est quelqu'un d'assez attendu, surtout ici en France, donc je comprends tout ça assez bien. Et dans le fond, ça m'est égal. Vous considérez-vous comme un leader dans cette équipe de France ? On verra. On a un bon groupe, de bons joueurs, de bons gars et la seule chose qui nous intéresse, c'est de gagner les matches. Après, tout le monde peut être un leader. Un leader, c'est avant tout quelqu'un qui mouille le maillot et pas forcément celui qui va parler a la presse en disant ce qu'il faut faire. Pour moi, ce mot ne veut rien dire. Votre avis sur Tony Parker ? C'est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience et qui me demandait depuis plusieurs années de venir jouer en équipe de France. Il a tout gagné en NBA, et c'est un super gars sur et en dehors du terrain. C'est un vrai plaisir de jouer avec celui qui est pour moi le meilleur français à avoir jamais joué sur un terrain de basket. Comment vivez-vous la situation autour des histoires d'assurance des joueurs NBA ? Parler des assurances, ce n'est pas vraiment ce que j'ai envie de faire. Mais c'est aussi la réalité de notre business. On verra comment les choses se passent mais j'espère que tout restera positif pour qu'on puisse faire une bonne compét' dans un mois et demi. "Tous ensemble, dans les bons et les mauvais moments" Quelles équipes vous font le plus peur sur cet Euro ? Elles font toutes peur ! Quand tu joues à ce niveau là, tu sais que c'est le plus haut niveau du monde. Tu réalises que si tu n'arrives pas prêt, tu perds. Que tu sois le meilleur, que tu ais le plus de joueurs NBA ou le plus de talent ... C'est ça la beauté du sport. N'importe qui peut gagner à n'importe quel moment. C'est pour ça qu'il faut qu'on garde la tête froide et qu'on reste concentrés sur chaque étape. Mais je ne serai pas là si je ne croyais pas en nos chances de victoire. Quelle différence faites-vous avec le monde NBA, notamment au niveau de la préparation ? C'est moins porté sur l'individuel. Mais c'est aussi ce que j'ai envie de faire. Ça fait partie de ma carrière, de mon parcours. Et je suis super fier de pouvoir enfin mettre ce maillot. Ça a été compliqué au début car je me rappelle qu'à une époque, j'avais même du mal à avoir mon passeport français. Ça m'a pris une année. Maintenant, me retrouver ici juste avant l'Euro, c'est quelque chose de très positif. Mickael Pietrus nous confiait que "l'équipe de France, c'est Tony (Parker), Nico (Batum) et Joakim". Partagez-vous cet avis ? Pas du tout. L'équipe de France, c'est nous tous. Au basket, dans un sport collectif, c'est l'équipe qui prévaut. Pour moi, le 13e homme, le staff, tout le monde compte pour être champion. J'ai déjà vécu ça à l'université (à Florida, ndlr) et on avait l'impression d'être les meilleurs à tous les niveaux. Même le 13e homme était dedans, à fond. C'est une mentalité qu'on doit garder, qu'on reste tous ensemble dans les bons et les mauvais moments.