Mormeck: "Ce match est un choc"

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Propos recueillis par Alexandre MENGUY , modifié à
Passé chez les lourds voilà un an, Jean-Marc Mormeck va affronter l'Américain Hasim Rahman le 2 décembre prochain à Paris. Ce troisième combat chez les lourds - qu'il qualifie de "demi-finale" - peut lui ouvrir les portes d'un championnat du monde face à David Haye ou à l'un des frères Klitschko. A 38 ans, le Guadeloupéen paraît sûr de sa force et n'envisage rien d'autre qu'un succès, face à cet adversaire "très prestigieux".

Passé chez les lourds voilà un an, Jean-Marc Mormeck va affronter l'Américain Hasim Rahman le 2 décembre prochain à Paris. Ce troisième combat chez les lourds - qu'il qualifie de "demi-finale" - peut lui ouvrir les portes d'un championnat du monde face à David Haye ou à l'un des frères Klitschko. A 38 ans, le Guadeloupéen paraît sûr de sa force et n'envisage rien d'autre qu'un succès, face à cet adversaire "très prestigieux". Comment abordez-vous ce combat ? Comme une sorte de "demi-finale" mondiale, un gros test. Hasim Rahman fait partie des hommes forts, c'est un vrai poids lourd. C'est un adversaire très prestigieux qui a déjà été champion du monde. Il a déjà affronté les plus grands. Si je veux montrer que je mérite une chance mondiale, il faut que je passe par là. Cette rencontre, c'est un challenge sur la route de ce que j'appelle mon dernier défi, à savoir être champion du monde des lourds. Le 2 décembre approche, avez-vous déjà réfléchi à une tactique ? Non pas encore, je verrai ça avec le coach le moment venu. Pour l'instant, je travaille dur pour être en forme. Je fais en sorte d'être meilleur que lui pour qu'il ne puisse pas me toucher. La stratégie, ça vient après. Êtes-vous meilleur depuis que vous êtes passé des lourds légers aux poids lourds ? J'ai progressé en maturité. Elle arrive plus tard dans cette catégorie. Même lorsque j'étais chez les mi-lourds, je disais que je rêvais de basculer dans cette catégorie. J'ai senti que le temps était venu, pour moi, de devenir un bon poids lourd avec le but de disputer un championnat du monde. Je suis quelqu'un de décidé et je peux dire que j'ai fait la moitié du chemin vers cet objectif. J'ai commencé par combattre Vinny Maddalone puis l'Américain Fres Oquendo et là, j'ai choisi un boxeur qui est encore un cran au-dessus. Cela prouve ma détermination. Ce match est un choc et je crois que la boxe a besoin de ça. Comment vous sentez-vous physiquement depuis que vous êtes chez les poids lourds? Je me sens bien, de mieux en mieux. Pour moi, c'était assez difficile au début de gérer un poids. J'ai fait appel à un préparateur physique pour courir avec moi, pour m'aider. J'ai également mon entraîneur avec moi. Je me suis vraiment entouré de personnes compétentes. "Devenir champion du monde" Comment se déroule votre préparation ? Je l'ai vraiment commencée il y a deux mois, il m'en reste encore un. J'ai, en premier lieu, travaillé ma condition physique avec mon coach pendant six semaines, pour vraiment retrouver mes sensations. Ça a bien fonctionné, j'avais besoin de lui pour faire des choses que je ne pouvais pas réaliser seul. J'ai ensuite recommencé la technique et tout ce qui est spécifique à la catégorie. Est-ce qu'une défaite vous pousserait vers la retraite ? Je ne pense qu'à gagner et pas à la défaite, je ne suis pas défaitiste. Je vais gagner car je m'entraine bien, parce que je suis meilleur que lui, que je suis en forme. Je ne veux pas simplement disputer cette "demi-finale", je veux une grande finale et devenir champion du monde. Je dois continuer à m'entrainer, il me reste encore plus d'un mois avant ce combat. J'ai derrière moi une équipe et des sponsors qui croient en moi. Vous parliez d'une « demi-finale » mais quel est le véritable enjeu ? C'est tout d'abord la ceinture internationale de la WBA qui est en jeu. Au classement, Hasim Rahman est classé sixième. Je présente ça comme une demi-finale car j'ai aussi eu le choix de rencontrer un des frères Klitschko le 11 décembre. Ils m'avaient fait une proposition que j'ai refusée. J'ai alors fait une contre-proposition qu'ils ont à leur tour refusée. Mais nous sommes toujours en discussion. Donc si je gagne ce combat, j'aurai alors la possibilité d'affronter un des deux frères ou éventuellement David Haye, le champion WBA. "Tiozzo essaye de faire le buzz" Vous avez une morphologie différente des autres poids lourds, vous êtes plus petit, plus "léger"... C'est vrai, mais je compte les déstabiliser sur mes qualités qui sont la vitesse de bras et le déplacement. Face à Rahman, j'aurai un avantage de rapidité. Il doit peser autour de 115 kilos. Moi j'étais à 103 kilos il y a quelques temps, mais avec l'entraînement, je dois être actuellement à 99 kilos. Enfin, personnellement, je me fous de mon poids ! Quelles sont les qualités d'Hasim Rahman ? N'est-il pas un peu dépassé ? Sa principale qualité c'est sa force, son punch aussi. Après, les gens qui pensent qu'il n'est plus dans le coup sont médisants. Je crois qu'il n'existe pas d'adversaire idéal, simplement de bons adversaires, et lui en fait partie. Blessé sérieusement, l'Américain Shannon Briggs est hospitalisé depuis le 16 octobre, à la suite à son combat face à Vitali Klitschko. Que pensez-vous de cette situation ? Je trouve que son coin à des responsabilités, l'arbitre aussi, mais c'est d'abord à son staff de faire son travail. Je commentais ce match et je pensais vraiment que son coach allait décider de jeter l'éponge. Il prenait beaucoup de coups et je n'ai pas compris non plus sa stratégie, car il avait toujours les poings en bas. Ce n'est vraiment pas prudent face à Klitschko. A 41 ans, Fabrice Tiozzo a annoncé son retour sur les rings et son désir de vous affronter. Comment réagissez-vous à ses déclarations parfois provocatrices ? C'est vrai qu'à une période, on s'est lancé des vannes, mais maintenant, il essaye surtout de faire le buzz. Je vais affronter Hasim Rahman qui est un boxeur beaucoup plus dangereux qu'un Tiozzo. C'est dommage qu'il aille aussi loin. Moi, je m'en fous de ce qu'il fait ou de ce qu'il dit. Franchement, qu'il finisse son truc dans son coin, moi, je ne le finirai pas avec lui. Il peut parler, mais moi, je suis à fond dans un challenge. Et à la différence de lui, quand j'arrêterai ma carrière, je ne reviendrai pas.