Metella: "J'ai vécu tellement de choses"

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NATATION - Le nageuse tricolore Malia Metella a annoncé à 27 ans qu'elle prenait sa retraite sportive.

A 27 ans, Malia Metella a décidé d'arrêter la natation. La double médaillée d'argent olympique et mondiale suit ainsi l'exemple de ses compatriotes, Laure Manaudou et Esther Baron, qui ont elle aussi décidé de prendre leur retraite sportive cette saison.Malia, pourquoi choisir aujourd'hui de vous retirer ?Je voyais que je n'avais vraiment plus l'envie alors que les mois passaient de me remettre à l'eau et au boulot, d'enfiler un maillot pour réaliser de belles performances. L'envie n'était plus là au moment de me retrouver au bord d'un bassin et de me dire que j'avais un kilométrage à faire... Tout cet ensemble de sensations m'a fait comprendre et me dire que, oui, Malia, ta carrière est finie, il faut se mettre à la retraite et se pencher sur la suite, à savoir mes études de journalisme, qui me tiennent à coeur. Je suis en deuxième année et je pense surtout à mes études. Professionnellement, j'ai plein d'idées que j'espère pouvoir mener à bien en parallèle.Votre décision intervient après d'autres annonces de retraite. Celle de Laure Manaudou a-t-elle pu compter dans votre réflexion ? Non, pas du tout. Laure pensait déjà à faire une pause. Alors que moi, à la sortie des championnats du monde, j'imaginais pouvoir reprendre pour participer aux interclubs avec mon club, puis peut-être les championnats de France et d'Europe, l'été prochain, à Budapest. Mais, non, rien, plus d'envie, il n'y avait plus rien, même pas de motivation. Donc, c'étaient deux situations différentes entre Laure et moi."Moi aussi je pouvais le faire"Est-ce que la folie des combinaisons, cette surenchère dans les records et la performance n'a pas dénaturé votre sport et quelque part participé de votre décision ?Même si c'était grâce aux combinaisons, le grand public s'est plus intéressé à la natation, aux résultats. Forcément, avec le changement de réglementation (*), on revient en arrière et les nageurs sont obligés de faire, mais ça fait partie de notre sport. On s'y fait, les nageurs l'ont bien compris et font avec. Au panthéon de vos meilleurs moments, que retenez-vous à l'heure du bilan ?Plein de choses, plein de moments. J'ai vécu tellement de choses en équipe de France avec mes coéquipiers, parfois durant un mois entier. Déjà, le fait d'avoir passé plusieurs années à l'INSEP, les rencontres avec d'autres sportifs, en dehors de la natation, qui m'ont beaucoup aidé au moment de vivre mes premiers Jeux Olympiques parce que je connaissais tout le monde ou presque. Il y a forcément ma médaille aux Jeux, le retour, celle aux championnats du monde, à Montréal, où je me suis battue jusqu'au bout parce que mon ami Solenne Figuès avait aussi décroché une médaille, Laure aussi, Hugues (Duboscq). Je me disais que moi aussi, je pouvais le faire. Mais aussi forcément des mauvais moments, liés aux blessures, une inflammation aux cartilages du thorax, qui m'a handicapée pendant presque un an et demi, au point de devoir continuer à m'entraîner avec. Ça aussi ça fait partie de la vie d'un sportif de haut niveau."J'espère être encore au bord du bassin"Evoquez-vous ces difficultés, ces moments de doute de la vie d'un athlète, avec votre petit frère Mehdi (17 ans), qui nage dans votre coulée ?Non, je veux qu'il le découvre de lui-même et il en est déjà conscient, je pense, puisqu'il est venu s'entraîner avec moi il y a deux ans, il mesure le boulot à accomplir parce que les autres ne le laisseront pas s'exprimer facilement ; eux aussi auront beaucoup travaillé et ne voudront pas laisser leur place. Je le suivrai avant tout que grande soeur ayant déjà emprunté ce chemin, peut-être pourrai-je lui apporter un petit plus parce que je sais l'investissement que cela réclame mentalement notamment. Vous reverra-t-on sur le bord des bassins à l'avenir ?Oui, pour encourager mes camarades parce que je pense qu'ils ont toujours besoin de moi et d'encouragements, notamment mon amie Coralie Balmy, qui m'a beaucoup encouragé à mon arrivée à Toulouse et que j'ai vu grandir. Alors, oui, j'espère être encore au bord du bassin, mais cette fois en tant que journaliste. Je crois en elles, mes anciennes coéquipières désormais, et en eux aussi, parce qu'il y a les garçons, qui font de belles choses à côté. (*) Au 1er janvier 2010, les combinaisons en polyuréthane sont interdites et seuls les bermudas tout tissu – épaules et dos nus pour les femmes – seront autorisés. Une mesure déjà applicable en France.