Lucescu en équilibre instable

  • Copié
François QUIVORON , modifié à
Après un début de campagne décevant, la Roumanie doit ramener un résultat du Stade de France samedi. Le sélectionneur Razvan Lucescu, très critiqué par la presse de son pays, refuse de tomber dans le défaitisme et croit aux chances de son équipe contre les Bleus. Un revers pourrait pourtant le pousser à démissionner, un an et demi après sa prise de fonction.

Après un début de campagne décevant, la Roumanie doit ramener un résultat du Stade de France samedi. Le sélectionneur Razvan Lucescu, très critiqué par la presse de son pays, refuse de tomber dans le défaitisme et croit aux chances de son équipe contre les Bleus. Un revers pourrait pourtant le pousser à démissionner, un an et demi après sa prise de fonction. C'est une sélection roumaine sous pression qui se rend samedi au Stade de France pour affronter les Bleus, dans le cadre éliminatoires de l'Euro 2012. Depuis le début de la campagne de qualifications, la Roumanie n'a pu faire mieux que deux matches nuls contre l'Albanie (1-1) et en Biélorussie (0-0). Des résultats décevants qui ont placé le sélectionneur Razvan Lucescu sur un siège éjectable. Très critiqué par la presse de son pays, il pourrait être poussé à la démission en cas de défaite contre la France. "C'est un sujet inventé, de la pure spéculation. Nous n'en sommes qu'au troisième match des éliminatoires. Nous n'avons pas été heureux lors des deux premières rencontres, mais il y en a d'autres à gagner et des points à aller chercher", a-t-il répliqué en conférence de presse vendredi. Le fils de Mircea Lucescu, l'actuel entraîneur du Shakhtar Donetsk, a pris les rênes de la sélection en avril 2009, mais il a échoué à la qualifier pour le Mondial sud-africain, la Roumanie terminant avant-dernière du groupe 7, celui de la France. Un nouvel échec serait très mal vécu, d'autant que les Roumains sont considérés comme les principaux outsiders pour la qualification au côté de la Bosnie. "C'est un match important pour la France, mais il n'est pas décisif pour la Roumanie. Je suis convaincu que nous rentrerons avec un bon résultat. Un nul serait très positif, mais nous partons avec le souhait de vaincre et c'est pour cela que nous nous préparons", a poursuivi Lucescu. "C'est moi qui décide de l'équipe à mettre en place" En plus d'une presse hostile, l'ancien gardien de but de 41 ans doit aussi gérer des problèmes en interne, notamment celui posé par Ciprian Marica. Selon les médias roumains, l'attaquant de Stuttgart aurait menacé de quitter la sélection en raison de la mauvaise ambiance qui règnerait dans le vestiaire. "Un problème avec Marica ? Il n'y a pas de problème. Aucun joueur n'a signé un contrat avec la Fédération pour le faire jouer 90 minutes. C'est moi qui décide de l'équipe à mettre en place, pas la presse. J'ai 23 joueurs à ma disposition et chacun a un rôle important à jouer dans l'équipe. Notre force, c'est le groupe", a lâché Lucescu, un brin agacé. A cela s'ajoute également le début de stage manqué par Mirel Radoi, retenu par son club qatari d'Al-Hilal, ce qui fait craindre un possible forfait pour le match contre la France. L'environnement n'est donc pas vraiment propice à la sérénité du côté de la Roumanie, qui n'a plus battu les Bleus depuis 38 ans. Un joueur pourrait enfiler le costume de sauveur: Adrian Mutu. Seul problème, le meilleur Roumain ne sera pas sur la pelouse du Stade de France samedi. L'attaquant de la Fiorentina en aura terminé fin octobre de sa suspension de neuf mois pour dopage à la sibutramine (un stimulant). Lucescu, sur la sellette, en aurait eu bien besoin.