Loeb, une année d'enfer

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RALLYE - Adversaires, équipier, records : Loeb a tout dominé en 2011. Ce n'était pourtant pas gagné.

Loeb, Loeb, Loeb, Loeb, Loeb, Loeb, Loeb, Loeb... Le palmarès du championnat du monde des rallyes manque singulièrement de variété. Depuis 2004, le pilote alsacien, son copilote monégasque Daniel Elena et leur Citroën trustent la première place. Mais le titre acquis vendredi a une saveur particulière. Europe1.fr vous détaille pourquoi et comment Loeb est resté le meilleur du monde.

Loeb avec sa fille Valentine (930x620)

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Loeb face à lui-même. C'est une lapilissade mais, à chaque début de saison, Sébastien Loeb a un an de plus. Et, à chaque début de saison, le pilote Citroën, désormais âgé de 37 ans, a la pression de la défense de son titre. Rester au sommet n'est pas aisé. Trouver la motivation non plus. Jusqu'à l'été, le pilote alsacien s'est d'ailleurs interrogé sur la suite à donner à sa carrière. S'arrêter ? Relever un nouveau défi avec Volkswagen ? Continuer avec Citroën pour battre tous les records ? Finalement, au mois d'août, il a prolongé son contrat avec la marque aux chevrons pour deux saisons supplémentaires. Deux défis de plus à relever pour atteindre le mythique chiffre de dix titres mondiaux.

Mikko Hirvonen (930x620)

Loeb face à ses adversaires. Un coup d'oeil sur les chiffres de la saison en dit long. Ce huitième titre mondial a été acquis dans la douleur. Pour la première fois depuis son titre en 2004, Loeb a ainsi remporté moins de la moitié des rallyes disputés (5 sur 12 soit 42% de victoires). A titre d'exemple, ce taux de réussite était de 62% l'an dernier (8 victoires sur 13) et avait culminé à 73% en 2008 avec 11 victoires sur 15 épreuves. Comme en 2009, Loeb a dû attendre cette année la dernière épreuve de la saison pour dominer Mikko Hirvonen (Ford), qui lui a donné du fil à retordre (presque) jusqu'au bout. "Il a été surprenant de vitesse" ce week-end, a reconnu Loeb, avant de lâcher une phrase sybilline à un journaliste français qui lui demandait si Hirvonen ferait "un bel équipier l'an prochain" : "oui, et ça promet une belle bagarre interne", a répondu le pilote Citroën qui, cette année, a été gâté en termes de "bagarre interne"...

Sébastien Ogier (930x620)

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Loeb face à son équipier. Il n'a pas fallu attendre longtemps avant que la "Guerre des Sébastien" n'ait lieu au sein du team Citroën Racing. Dès le deuxième rallye de la saison, au Mexique, Sébastien Loeb et Sébastien Ogier s'écharpent sur le statut de n°1. Consigne est donnée à Loeb de ne pas attaquer Ogier : peine perdue. On ne dit pas à un septuple champion du monde d'être pilote n°2. Loeb met la pression et pousse son équipier à la faute. Trois mois plus tard, en Grèce, Ogier s'impose après avoir laissé Loeb balayer lors de la dernière étape. Irrité de ne plus être seul leader, Loeb remet les pendules à l'heure et Ogier à sa place en remportant le rallye de Finlande puis en prolongeant son contrat de deux ans avec Citroën, peu avant le rallye d'Allemagne. Près de dix ans séparent Loeb d'Ogier. Et désormais huit titres de champion du monde en WRC.

Schumacher et Loeb (930x620)

Loeb face à ses pairs. En décrochant vendredi un huitième titre de champion du monde d'affilée, Loeb n'a pas seulement marqué l'histoire du rallye, il a marqué l'histoire du sport automobile tout court. En effet, quelle que soit la catégorie, jamais un pilote n'avait réussi à remporter huit titres mondiaux. Loeb partageait jusqu'ici ce statut de "pilote le plus titré" avec l'Allemand Michael Schumacher, champion du monde de F1 à sept reprises. Clin d'oeil de l'histoire, c'est l'actuel pilote Mercedes (bien loin du titre de champion cette année...) qui a été l'un des premiers à féliciter Loeb via un texto vendredi soir. Plus fort encore que Schumacher, Loeb a décroché ses huit titres d'affilée, avec le même copilote, Daniel Elena, et la même marque, Citroën. Une belle histoire d'amitié et de compétitivité qui se répète, année après année...