Lièvremont fait le bilan

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Propos recueillis par Benoît CONTA , modifié à
Alors que l'équipe de France s'envolera vers la Nouvelle-Zélande, lundi, à une dizaine de jours du démarrage de la Coupe du monde, Marc Lièvremont a fait une dernière fois face aux journalistes sur le territoire français. L'occasion pour lui de dresser le bilan de la préparation, et de ses quatre années au poste de sélectionneur. L'occasion aussi de régler quelques comptes.

Alors que l'équipe de France s'envolera vers la Nouvelle-Zélande, lundi, à une dizaine de jours du démarrage de la Coupe du monde, Marc Lièvremont a fait une dernière fois face aux journalistes sur le territoire français. L'occasion pour lui de dresser le bilan de la préparation, et de ses quatre années au poste de sélectionneur. L'occasion aussi de régler quelques comptes. Marc, ces deux mois de préparation se sont-ils passés comment vous le vouliez ? Oui. Même si c'est toujours difficile de tout envisager, de se projeter sur deux mois de travail. Mais globalement on est content du travail qui a été effectué, de la bonne forme des joueurs, des matches de préparation. On a conscience des progrès encore à effectuer. Il nous reste encore un certain nombre de jours avant d'arriver au top dans 15 jours. Ces deux premiers matches face au Canada et au Japon, on devra les prendre au sérieux et les gagner. Comment vont se dérouler ces trois derniers jours à Marcoussis ? On va avoir trois demi-journées assez denses. Il y a eu cinq jours de coupure et les joueurs ont eu un programme individuel assez dense aussi. J'espère qu'il a été suivi avec application. On a ensuite trois jours de voyage, plus les deux jours qui suivent où il sera difficile de vraiment travailler. Il nous restera donc huit jours avant le premier match. Donc pour ces derniers jours à Marcoussis, on aura des demi-journées équivalentes à une journée de travail, avec des contenus divers et variés, notamment cet après-midi (samedi), où on aura du rugby à 7 sur un temps assez long pour retrouver des séquences de courses très longues, avec un peu de récupération. Dimanche, il y aura plus du combat, et lundi, une grosse partie énergétique. Y a-t-il encore des pépins ? Oui, certains ne vont pas pouvoir s'entraîner ce week-end. Max (Mermoz, touché au genou) n'est pas compétitif, Damien Traille (genou) pas complètement non plus, donc il va certainement avoir un programme spécifique. Pascal Papé doit passer des examens car il s'est fait mal aux adducteurs. On a aussi permis à François Trinh-Duc (qui vient d'être papa) d'arriver seulement dimanche matin, pour qu'il puisse installer sa nouvelle petite famille à son domicile. La situation physique des joueurs après la préparation vous satisfait-elle ? La validation de cette préparation ne se fera qu'au cours de la compétition, et notamment lors des phases finales. Il y a des choses qui sont difficiles à mesurer, et notamment à quel rythme les joueurs peuvent digérer les grosses charges de travail. Mais on est content de ce côté-là. "Le plus décevant ce sont les gens du milieu" Vous arrivez au bout de quatre ans de règne, ces quatre années correspondent-elles à ce que vous attendiez ? Je n'attendais rien. J'ai été surpris d'avoir été choisi, je n'avais pas l'ambition d'être sélectionneur de l'équipe de France. Tout ce que je peux dire est que même s'il n'y a pas eu que des bons moments, j'ai pris beaucoup de plaisir, et ça restera une expérience exceptionnelle, que j'espère bien terminer. On apprend beaucoup sur soi, sur les autres, sur le contexte, sur le milieu du rugby, sur les journalistes. C'était passionnant. Quel est le bilan de vos relations avec les journalistes, pas toujours tendres avec vous ? C'est le jeu. Ce qui me déçoit le plus souvent, ce sont les opinions exprimées par les gens du milieu. En général, sur le contexte vraiment pas terrible qui a entouré les relations entre l'équipe de France, le rugby professionnel à travers les institutions, les déclarations des uns et des autres. La presse, elle, fait son boulot, elle est au milieu, elle prend parti. Après, il y a certains journalistes avec qui je ne partirais pas en vacances, mais je ne veux pas me fatiguer en étant aigri ou énervé contre certains. Mais le plus décevant ce sont les gens du milieu. J'ai des amis qui m'envoient les blogs de certains comme Laurent Bénézech ou Christophe Juillet, ce sont des mecs avec qui j'ai joué, des bons mecs, mais ils s'expriment à tort et à travers pour exister, et j'avoue que ça me dépasse un petit peu. Un mot sur votre successeur, Philippe Saint-André ? Je ne donnerai pas d'avis sur Philippe. Je l'apprécie même si je ne le connais pas vraiment. J'ai toujours apprécié sa retenue et son élégance depuis trois mois et demi, ce qui n'a pas été le cas de tous les anciens. Je n'ai pas à juger ni à estimer sa nomination. J'ai suivi les polémiques et les histoires avec pas mal de détachement et assez d'amusement, entre les déclarations hypocrites ou plein de suffisances de certains, pendant que certains se sont permis d'en rajouter une couche, comme certains journalistes. Je suis très détaché de ça, et si certains peuvent penser que ça peut nuire à mon autorité, je ne vois pas en quoi. Les joueurs sont suffisamment égoïstes d'une certaine manière, pour savoir que c'est avec nous qu'ils vont disputer cette Coupe du monde, peu importe ce qui arrivera après.