Les Boks sur un fil

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S.L. , modifié à
Les Wallabies tombés lourdement à Twickenham le week-end dernier, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud restent seules en lice pour un éventuel Grand Chelem au cours de cette tournée d'automne. Un espoir que les Boks, adversaires de l'Ecosse samedi, à Murrayfield, entretiennent toujours malgré une avalanche de blessures et deux cas de dopage, qui jettent le discrédit sur la sélection de Peter De Villiers.

Les Wallabies tombés lourdement à Twickenham le week-end dernier, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud restent seules en lice pour un éventuel Grand Chelem au cours de cette tournée d'automne. Un espoir que les Boks, adversaires de l'Ecosse samedi, à Murrayfield, entretiennent toujours malgré une avalanche de blessures et deux cas de dopage, qui jettent le discrédit sur la sélection de Peter De Villiers. Invaincue depuis son arrivée en Europe, l'Afrique du Sud est pourtant dans la tourmente après l'annonce des contrôles positifs au méthylhexanéamine, un stimulant utilisé notamment en athlétisme et dans le cyclisme, de son talonneur Chiliboy Ralepelle (24 ans, 18 sélections) et de son ailier Bjorn Basson (23 ans, 4 sélections), suite à la victoire inaugurale des Springboks contre l'Irlande le 6 novembre (21-23). Titulaire samedi lors de la victoire des Sud-Africains à Cardiff face au Pays de Galles (29-25), Basson avait été remplacé en cours de match en raison d'une blessure à la cheville. Ralepelle, qui fut en son temps le premier capitaine noir de l'histoire des Boks, était de son côté entré comme remplaçant en fin de rencontre. Les deux Springboks, sous le coup d'une suspension de toute compétition, ont depuis regagné l'Afrique du Sud. Une vilaine tâche, même si les deux joueurs pourraient avoir été victimes de compléments alimentaires pollués, sur la tunique vert et or des Champions du monde à l'aura déjà abîmée sur le terrain sportif par des derniers Tri Nations calamiteux. De Villiers: "Vous ne faites pas des expériences au niveau international " "Quand je les ai informés qu'ils avaient été tous les deux contrôlés positifs, ils ont été très choqués et extrêmement déçus, a décrit sur la BBC le sélectionneur Peter De Villiers. Le reste de l'équipe a également été bouleversé quand il a entendu cela. Nous devons découvrir ce qui a pu provoquer ça et nous ne voulons pas faire prendre de risques aux joueurs. Si quelque chose que nous prenons au sein de l'équipe peut avoir provoqué cela, nous devons le découvrir tout de suite". Pourtant, tout le paradoxe de cette tournée européenne veut que la formation sud-africaine, après ses succès au forceps sur l'Irlande et le Pays de Galles, demeure la seule formation de l'hémisphère sud avec les All Blacks encore en lice pour un éventuel Grand Chelem au cours de cet automne. Un objectif presque inespéré pour des Boks moribonds tout l'été et privés sur blessure à l'heure du départ pour le Vieux continent de treize de leurs cadres (Smit, Fourie, Olivier, Bekker, du Preez, Brussöw, Pietersen, Steenkamp, James, BJ Botha, Januarie, Burger et de Jongh). Un malheur n'arrivant jamais seul, c'est Bryan Habana, l'ailier vedette, meilleur joueur du monde en 2007, qui mardi, à quelques heures de l'annonce du quinze de départ pour affronter l'Ecosse samedi, à Murrayfield, se fracturait la main et renoncer à la fin de la tournée. Des absences et des défections en série, qui contraignent De Villiers à responsabiliser des éléments en devenir à un an de la Coupe du monde, à l'image d'un Kankowski en troisième ligne ou d'un Hougaard à la mêlée. "Nous sommes passés à autre chose, clame-t-il encore en référence aux évènements récents. Nous sommes professionnels, nous savons comment gérer ces moments délicats et nous ne pensons qu'au match de samedi." Et alors que Victor Matfield, capitaine de la tournée en l'absence de John Smit, fêtait samedi dernier un nouveau record absolu de sélections (103) en inscrivant l'un des deux essais de la victoire au Millennium et continuait de maintenir le cap, ce sang neuf s'impose de lui-même. "Vous ne faites pas des expériences au niveau international, lâche encore De Villiers. Il s'agit juste de récompenser des joueurs pour ce dont vous les jugez capables d'apporter dans le jeu. (...) Il y a une Coupe du monde dans un an. Vous seriez stupide de penser que quinze ou même vingt-deux joueurs peuvent gagner une Coupe du monde pour vous. Il vous faut un squad de trente noms, alors je me sers de l'opportunité de cette tournée et j'alignerai tous les joueurs au cours de cette tournée." De Villiers n'a pas le choix. Si le test écossais ce week-end ne semble pas insurmontable, on sera moins catégorique en revanche en ce qui concerne le choc à venir dans une semaine, à Twickenham...