Le foot français fait ses Etats Généraux

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avec Martial Fernandez , modifié à
FOOT - Après le fiasco sud-africain, le foot français réfléchit pendant deux jours à sa mutation.

Quatre mois après Knysna et l'épisode de la grève, le football français organise ses Etats Généraux. C'était la volonté du président de la République, Nicolas Sarkozy, qui s'était emparé du dossier au lendemain de l'élimination des Bleus au premier tour de la Coupe du monde. Mais depuis ce triste mois de juin, des choses ont changé. Sous l'impulsion d'un nouveau sélectionneur, l'équipe de France s'est relevée en signant trois victoires d'affilée. L'urgence d'une refondation semble avoir disparu. Et le président par intérim de la fédération française de football lui-même, Fernand Duchaussoy, semble avoir du mal avec le terme d'Etats Généraux.

"On l'appelle comme on veut. Quand on dit Etats généraux, on a l'impression qu'il va y avoir la révolution derrière, mais on n'est plus dans cette logique", a-t-il indiqué mardi. Michel Platini, le président français de l'UEFA, se montre encore plus circonspect dans le Livre Blanc publié samedi par L'Equipe : "je ne vois pas davantage le rapport entre des joueurs qui ne descendent pas d'un bus et le football amateur et je ne sais pas s'il faut faire des Etats généraux pour ça. Je ne me sens pas concerné par tout ça." Et pourtant, certains problèmes demeurent.

La composition du conseil fédéral en question

Ils concernent avant tout la direction de la FFF, dont l'épisode sud-africain a mis en lumière les lacunes. L'idée avancée par le président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez (création d'un directoire et d'un conseil de surveillance, élection plus "démocratique" et plus directe d'un président jugé sur la base d'un programme) devrait être au cœur des débats.

Comme Thiriez, Guy Roux estime qu'il faut revoir le mode d'élection du président. "Cela doit être forcément quelqu'un qui sort du sérail et qui, surtout, vient de la direction du monde amateur. On a vu les limites lorsqu'on a eu quelqu'un qui venait de la fonction publique et qui donc n'était pas rompu aux grands problèmes du professionnalisme et de l'équipe nationale", explique le consultant Europe 1.

Le rôle et la composition du conseil fédéral qui choisit le président devraient être aussi être rééquilibrés. Aujourd'hui, les trois quarts des membres du conseil fédéral sont issus du monde amateur. Les pros espèrent récupérer 40% des sièges. Dans cette optique, plus que ces Etats Généraux, c'est la réunion des présidents de ligues et de districts, le 12 novembre prochain, qui sera décisive, avant l'Assemblée générale de la FFF du 18 décembre. Les débats ne font que commencer...