Le Barça piège les Lakers

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Thomas PISSELET , modifié à
Battus par les Minnesota Timberwolves à Londres il y a trois jours, les Los Angeles Lakers ont été piégés par Barcelone (92-88), ce jeudi soir au Palau Sant Jordi, en match de pré-saison organisé dans le cadre du NBA Europe Live 2010. Une défaite symbolique qui aura permis à Kobe Bryant de retrouver le rythme. Et l'intensité des rencontres de playoffs.

Battus par les Minnesota Timberwolves à Londres il y a trois jours, les Los Angeles Lakers ont été piégés par Barcelone (92-88), ce jeudi soir au Palau Sant Jordi, en match de pré-saison organisé dans le cadre du NBA Europe Live 2010. Une défaite symbolique qui aura permis à Kobe Bryant de retrouver le rythme. Et l'intensité des rencontres de playoffs. La NBA fait dans le sentimentalisme. Le scénario est rodé, c'est d'ailleurs toujours le même. Comme les joueurs des New York Knicks Danilo Gallinari à Milan et Ronny Turiaf à Paris, Pau Gasol a eu droit à son ovation ce jeudi soir à Barcelone, pour cette nouvelle étape du NBA Europe Live 2010. Il a même été élu MVP, un cadeau pas vraiment mérité malgré ses 25 points et 10 rebonds, car donné bien trop tôt. Avant le dénouement. Le pivot espagnol des Los Angeles Lakers, qui a joué pour les Blaugranas avant de filer en NBA, aux Memphis Grizzlies, a presque eu les larmes aux yeux au moment de s'adresser au public, juste avant le coup d'envoi de ce match de pré-saison moins anecdotique que le contexte l'a laissé entendre, remporté sur le fil par l'équipe espagnole (92-88). Il faut dire qu'il est en Catalogne comme chez lui, en tant qu'ancien membre du Barça (1998-2001) et parrain de la fille de Juan Carlos Navarro, son grand ami et star de la formation barcelonaise qui a terminé à 25 points et 6 passes. Kobe Bryant, avec 25 minutes de jeu malgré une forme encore aléatoire (15 points, 4 rebonds), s'est lui aussi senti à la maison. A tel point qu'il se verrait bien terminer sa carrière dans la cité catalane. "Je pourrais être heureux ici, c'est une ville magnifique, a-t-il déclaré sur RMC. Si je devais venir exercer mon métier, ici en Europe, c'est clair que je penserais à Barcelone. C'est un endroit superbe, avec une très belle équipe, une belle organisation et qui fait partie des meilleures formations." C'est justement ce dernier point qui a donné une saveur toute particulière à ce match, conclu dans une ambiance digne des playoffs NBA. Le Barça, vainqueur de l'Euroligue la saison dernière, est à l'heure actuelle le club le plus costaud du Vieux continent. Les Lakers restent quant à eux sur deux titres consécutifs outre-Atlantique. Cette opposition, même amicale, a donc vite pris des allures de coupe intercontinentale. Hors de question, bien sûr, d'avancer que le vainqueur est le vrai champion du monde. Mais quand même, il y avait un peu de ça. Et c'est sans doute la raison qui a poussé le bouillant Ron Artest à commettre une grossière faute d'entrée de jeu sur Juan Carlos Navarro. Histoire de donner le ton... Le bras de fer entre Bryant et Mickeal Un ton qui est monté au rythme des décisions énigmatiques des officiels, un peu plus hués à chaque coup de sifflet hasardeux par un Palau Sant Jordi rempli jusqu'au toit. La plupart des fans auraient certainement préféré que Barcelone soit arbitré comme une franchise NBA. Mais, alors que les deux équipes étaient encore au coude à coude à la mi-temps (45-44, 20e), les hommes en gris ont divagué, offrant des points faciles à Kobe Bryant, en délicatesse avec son genou droit, qui a failli faire basculer la rencontre en faveur des Américains. L'arrière All-Star, engagé dans un véritable bras de fer parfois à la limite de l'embrouille avec Pete Mickeal, a attendu le milieu du troisième quart-temps pour inscrire son premier panier ailleurs que sur la ligne des lancers francs (60-49, 24e). Plié ? Loin de là. Battus lundi soir à Londres par les Minnesota Timberwolves, les Lakers n'avaient pas envie d'enchaîner une deuxième défaite en préparation. Mais le Barça n'était pas non plus très chaud à l'idée de baisser les armes. Ainsi Terence Morris et Jaka Lakovic ont-ils allumé quelques mèches derrière la ligne à trois-points, reculée à 7,23 mètres pour l'occasion, afin de pimenter un peu le dernier acte (70-68, 30e). Si Pete Mickeal (26 points, 13 rebonds) et Juan Carlos Navarro ont donné sept longueurs d'avance aux Catalans à 2'15" du buzzer, la présence sur le parquet de tous les joueurs majeurs des Lakers a suffi à maintenir le suspense dans le money time, qui a tourné à l'avantage des champions d'Europe. On attendait un match de gala et on l'a eu. L'intensité et l'électricité en plus.