Laurent Blanc fait son mea culpa

"Etre soupçonné de racisme ou de xénophobie, moi qui suis contre toute forme de discrimination, je ne le supporte pas", dit Laurent Blanc.
"Etre soupçonné de racisme ou de xénophobie, moi qui suis contre toute forme de discrimination, je ne le supporte pas", dit Laurent Blanc. © MAXPPP
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avec Cyrille de la Morinerie et agences , modifié à
"Si j'ai heurté certaines sensibilités, je m'en excuse", a dit le sélectionneur des Bleus.

Le sélectionneur de l'équipe de France de football Laurent Blanc a présenté samedi soir ses excuses pour ses propos de 2010 rapportés par le site Mediapart où il se disait favorable à des quotas de joueurs binationaux dans les centres de formation. Il a ajouté cependant qu'il n'avait jamais voulu diminuer le nombre de joueurs noirs ou arabes dans le football français mais a dit avoir seulement voulu préparer l'avenir.

"Un sujet sensible"

"Que certains termes employés au cours d'une réunion de travail, sur un sujet sensible et à bâtons rompus, puissent prêter à équivoque, sortis de leur contexte, je l'admets et si, pour ce qui me concerne, j'ai heurté certaines sensibilités, je m'en excuse", lit-on dans un communiqué publié sur le site de la Fédédation française de football. "Mais être soupçonné de racisme ou de xénophobie, moi qui suis contre toute forme de discrimination, je ne le supporte pas", ajoute Laurent Blanc.

Tout le débat de la réunion où les propos ont été tenus portait, dit-il, sur le "lourd et délicat problème des joueurs à double nationalité ainsi que les modalités de détection/sélection pour un nouveau projet de jeu". "Mon seul souci est d'avoir de bons joueurs pour une bonne équipe de France, qu'ils soient petits ou grands, quels que soient leur lieu de naissance ou leurs ascendances", assure-t-il.

Plusieurs réactions à cette affaire

André Merelle qui avait démissionné de son poste de patron de la formation à Clairefontaine en dénonçant un racisme ordinaire, a réagi dimanche sur Europe 1. "On n'était pas souvent d'accord sur la présence des nombreux blacks (...) On n'a pas parlé de quotas exactement. A chaque fois c'était "ah tous vos blacks", comme si on faisait exprès de ne prendre que des blacks et des beurs au détriment des petits blancs" se souvient-il avant de préciser "On a toujours pris les meilleurs joueurs. On ne regardait pas leur couleur ou leur origine".

Son successeur, Gérard Précheur, fait quant à lui part de sa surprise. "Je le dis avec une grande fermeté, il n’y a aucun critère social ou à connotation raciale dans notre évaluation. Nous voulons permettre à chaque jeune d'exprimer ses potentialités, quelles que soient ses caractéristiques psychosociales."

Rudi Garcia "solidaire des personnes incriminées"

De son côté, Rudi Garcia, l'entraîneur de Lille, s'est dit "solidaire des personnes incriminées dans cette affaires". Il pense que c'est un "procès d'intention" qui est fait au sélectionneur de l'équipe de France. "Laurent Blanc n'a rien à prouver. Il a montré durant sa carrière de joueur et d'entraîneur que c'était pas un homme raciste du tout", a jugé Rudi Garcia au micro d'Europe 1.

C'est un procès d'intention, estime Rudi Garcia :