Lakafia a tout d'un grand

  • Copié
LAURENT DUYCK , modifié à
Après Wenceslas Lauret, révélation de la saison dernière appelée en équipe de France pour la tournée estivale, un autre troisième ligne fait progressivement sa place à Biarritz depuis le début de la saison: Raphaël Lakafia. L'ancien Grenoblois sera une nouvelle fois titulaire, dimanche contre l'Ulster, au centre d'une 3e ligne où Imanol Harinordoquy est contraint de s'exiler à l'aile.

Après Wenceslas Lauret, révélation de la saison dernière appelée en équipe de France pour la tournée estivale, un autre troisième ligne fait progressivement sa place à Biarritz depuis le début de la saison: Raphaël Lakafia. L'ancien Grenoblois sera une nouvelle fois titulaire, dimanche contre l'Ulster, au centre d'une 3e ligne où Imanol Harinordoquy est contraint de s'exiler à l'aile. Roublard avec ça... Pour son tout premier rendez-vous de H-Cup le week-end dernier face à Bath, Raphaël Lakafia, une nouvelle fois titularisé au centre de la troisième ligne basque, a bien cru inscrire son premier essai dans la compétition et blouser l'arbitre. "Non, il n'y a pas essai. C'est vrai que j'ai aplati en deux temps. Bon, j'ai tenté...", a-t-il reconnu, beau joueur, dans les colonnes de Sud Ouest. Qu'importe, le BO a ramené du Somerset un précieux succès (11-12) lors de la première journée. Et il est dit que la révélation biarrote du début de saison aura prochainement l'occasion d'ouvrir son compteur en Coupe d'Europe, peut-être dès dimanche face à l'Ulster, à Aguiléra, dans un match déjà décisif pour la première place de la poule 4. Car depuis le début de la saison, l'ancien Grenoblois (1,91 m, 115 kg) a poussé la performance jusqu'à s'installer régulièrement au coeur de la troisième ligne biarrote, au point de pousser Imanol Harinordoquy, le capitaine exemplaire de cette équipe, sur l'aile... Rien d'étonnant à écouter Mathieu Rourre, le directeur du centre de formation du Biarritz Olympique, chargé de "rééduquer" le gamin, frère de Pierre-Gilles aujourd'hui au Stade Toulousain, pour reprendre les mots de Serge Blanco, ravi de l'éclosion de ces jeunes talents. "La progression de Raphaël depuis la saison dernière est constante et programmée pour qu'il soit un professionnel du club, explique-t-il sur le site officiel du club. Il a rencontré des difficultés l'an dernier en raison d'un certain nombre de blessures. Le staff médical lui a permis de valoriser son potentiel pour le plus haut niveau. Même chose au plan technique, même s'il doit encore progresser à son poste et gagner à être polyvalent, car il a aussi un potentiel de troisième ligne aile." L'exemple Lauret Pendant que Wenceslas Lauret explosait au plus haut niveau, le Polynésien, fils de Jean-Paul, ancien recordman de France du javelot (86,60 mètres), deux fois champion de France et douzième aux Jeux olympiques de Los Angeles, et de Laurence, discobole de niveau national, faisait lui ses classes avec les Espoirs. Sans rechigner. Et avec la satisfaction d'avoir décroché le titre de champion de France de la catégorie aux côtés des Yvan Watremez, Benoît Guyot, Jean-Pascal Barraque, Paul Couet-Lannes, Florian Faure, Laurent Tranier ou encore Charles Gimenez, tous aperçus à l'échelon supérieur. Lakafia a lui pris son mal en patience avant d'être récompensé cette saison. "C'est un gosse qui a écouté, qui a consenti des efforts exceptionnels et en trois, quatre matches joués, il y est, quoi !", se félicite Serge Blanco. Un niveau déjà très impressionnant pour un jeune homme de bientôt 22 ans qui n'avait jusqu'alors pas disputé le moindre match en Top 14. "Jouer aux côtés de joueurs comme Imanol Harinordoquy, Magnus Lund, Dimitri Yachvili, Sylvain Marconnet ou encore Wenceslas Lauret pour les Espoirs a été un déclencheur pour lui au plan mental. Il s'est positionné en professionnel, avec énormément de sacrifices, de travail et de patience. Ce sont des mots qui lui parlent aujourd'hui", analyse Rourre. "Il se retrouve dans un contexte de très haut niveau, ce qui a été un élément déclencheur pour lui. Il a fait des efforts dans plusieurs domaines, a appris et nous le rend aujourd'hui", appuie Jean-Michel Gonzalez, l'entraîneur biarrot. Harinordoquy, qui aurait pu prendre ombrage de la promotion en n°8 de Lakafia, est le premier à s'en féliciter aujourd'hui. "Lakafia, avec Lauret, Barraque, sans oublier Guyot, dont on parle moins, à tort d'ailleurs, sont des jeunes qui amènent de la fraîcheur", applaudit l'international français dans Sud Ouest. La tête bien posée sur les épaules, l'intéressé prend cette promotion express avec recul : "On est pas mal de jeunes à pouvoir évoluer en troisième ligne, en équipe première, avec Benoît Guyot, Wenceslas Lauret et Tanguy Molcard. On s'entraide, il n'y a pas de concurrence entre nous. L'exemple de Wenceslas tire tout le monde vers le haut." De là à le voir toucher le ciel bleu, comme son coéquipier, il n'y a qu'un pas...