L'Inde veut l'exclusion de Dow Chemical

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avec AFP , modifié à
JO 2012 - Le pays se mobilise pour que l'entreprise américaine ne soit pas un des sponsors des Jeux.

Organiser les Jeux olympiques, c'est aussi s'engager à respecter un certain nombre de valeurs. Et c'est au nom de ces valeurs que le comité olympique indien va officiellement demander aux organisateurs des JO de Londres de retirer le groupe Dow Chemical de ses sponsors en raison de son lien avec l'une des plus grandes catastrophes de l'histoire industrielle mondiale, la tragédie de Bhopal.

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, l'explosion d'une usine à Bhopal, dans le coeur de l'Inde, fit plusieurs milliers de morts en raison des émanations d'isocyanate de méthyle, un composé organique particulièrement toxique. L'usine à l'origine de cette catstrophe appartenait alors à l'entreprise Union Carbine. En 1999, Union Carbine est devenue une filiale du géant américain de la fabrication et de la distribution de produits chimiques, Dow Chemical.

Manifestations et pétition

"Les Jeux olympiques évoquent l'amour, la fraternité et la transparence et cette entreprise (Dow Chemical) est liée à une autre qui est responsable de la mort de milliers d'Indiens", a dénoncé le président du comité olympique indien, Vijay Kumar Malhotra. "Il est inacceptable qu'une telle entreprise soit un sponsor des JO."

Dow Chemical estime que les responsabilités dans cette catastrophe ont été effacées depuis l'accord de 1989 avec le gouvernement indien pour le versement de 470 millions de dollars d'indemnisations (environ 360 millions d'euros), avec abandon de poursuites pénales.

Une manifestation à Bhopal (930x620)

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Mais des associations de défense des victimes militent depuis des années pour obtenir davantage de compensations financières. Plusieurs manifestations ont ainsi été organisées à ce titre par le chef du gouvernement de l'Etat du Madhya Pradesh, où est situé Bhopal. Par ailleurs, une pétition à l'appel de l'ancien joueur de hockey sur gazon, Aslam Sher Khan, a reçu mercredi 11.000 signatures pour les victimes de la catastrophe. Le chef des JO de Londres, Sebastian Coe, a défendu la participation de l'entreprise mais Ken Livingstone, maire de Londres lorsque la capitale britannique remporta les JO, a demandé à revoir cette question. Celle-ci est d'autant plus sensible en raison des liens existant entre l'Angleterre et l'Inde, qui fut une colonie britannique.