L'"homme" Duchaussoy se confie

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avec Alexandre Ruiz , modifié à
INTERVIEW E1 - Son ascension professionnelle, ses drames personnels, le président de la FFF se livre au micro d'Alexandre Ruiz.

Sa mission est presque aussi délicate que sa position. Nommé président par intérim de la fédération française du football après le départ de Jean-Pierre Escalettes, Fernand Duchaussoy, 67 ans, doit aujourd'hui assurer la mise en route du renouvellement des instances. Dix jours après la fin des états généraux, cet ancien professeur de physique-chimie a accepté de se livrer à Alexandre Ruiz dans un entretien fleuve. La saisie des prud'hommes par Raymond Domenech, les menaces sur la réforme des statuts de la fédération, et le parcours qui l'a amené à occuper aujourd'hui la présidence de la FFF, Fernand Duchaussoy n'a éludé aucune question.

Retrouvez l'intégralité de l'interview et des extraits seront diffusés dimanche 14 novembre vers 21h45 sur Europe 1 :

Raymond Domenech. Le président de la FFF l'a redit au micro d'Europe 1. Il a toujours eu une "position très claire" concernant l'ancien sélectionneur : licenciement pour faute grave signifiait forcément "pas d'indemnités". "C'est un salarié, je ne suis pas choqué par la demande, je suis un peu plus choqué par la somme. 2,9 millions, je ne vois pas pourquoi ce n'est pas 10 millions, 15 millions." Surpris non, remonté toujours un peu. "Préjudice moral ? Je crois que le football français pourrait demander aussi beaucoup en préjudice moral."

La réforme de la FFF. Initiée après le fiasco des Bleus lors de la dernière Coupe du monde, cette réforme serait "mal en point" selon L'Equipe de lundi. Fernand Duchaussoy calme le jeu. "C'est une réforme globale. Si on s'attache à certains points, effectivement ça peut apparaître comme donner plus de pouvoir au foot professionnel. (...) Mais, lors de la prochaine élection du président, on peut très bien imaginer une liste victorieuse constituée uniquement d'amateurs puisque les amateurs garderont la majorité."

Avec 63% des voix dans le projet de prochaine assemblée fédérale, les amateurs garderaient toujours la main. Ce qui ne les empêche pas de craindre un accord qui leur serait défavorable... C'est une certitude : Fernand Duchaussoy n'évitera pas les traditionnelles tensions entre les deux mondes, professionnel et amateur.

Son parcours. Fernand Duchaussoy le souligne : le football a influencé sa vie. "Je dois mes études essentiellement au football", confie-t-il. "J'ai joué à Abbeville, on a même atteint les seizièmes de finale de la Coupe. On me payait ma chambre d'étudiant, j'ai fait des études comme ça en étant aidé par le foot parce que ma mère n'avait pas les moyens de payer." Très tôt orphelin de père, à l'âge de dix ans, l'actuel président de la FFF a poursuivi ses études jusqu'à devenir professeur de physique-chimie. "On a une obligation de s'adapter à la réalité de la vie, de la jeunesse. Je me suis toujours éclaté. Mes élèves, pas toujours..."

Puis ce fut l'ascension par le bas - club, ligue, présidence de la Ligue amateurs - jusqu'à la présidence de la FFF. "Je viens de l'anonymat du football amateur et je m'en félicite, j'en suis très heureux." Ce parcours, riche, et ses origines, modestes, pourraient aider Fernand Duchaussoy et ce, dès vendredi, où il doit rencontrer le collège des présidents des 22 ligues et 101 districts pour le vote du plan de relance du football français. Un examen de plus pour l'ancien prof.

>> Retrouvez les meilleurs moments de l'interview dimanche 14 novembre à la mi-temps du grand match sur Europe 1.