L'Espagne sur des roulettes

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Yannick SAGORIN , modifié à
Au sommet dans de nombreuses disciplines ces dernières années, l'Espagne a crevé le plafond sur deux roues ce week-end, avec les sacres prématurés de Jorge Lorenzo en MotoGP et Toni Elias en Moto2. Le titre mondial étant du reste promis à Marc Marquez, Nicolas Terol ou Pol Espargaro en 125cc, les pilotes ibériques auront réalisé le carton plein en 2010. Seule l'Italie avait réalisé pareil exploit dans le passé.

Au sommet dans de nombreuses disciplines ces dernières années, l'Espagne a crevé le plafond sur deux roues ce week-end, avec les sacres prématurés de Jorge Lorenzo en MotoGP et Toni Elias en Moto2. Le titre mondial étant du reste promis à Marc Marquez, Nicolas Terol ou Pol Espargaro en 125cc, les pilotes ibériques auront réalisé le carton plein en 2010. Seule l'Italie avait réalisé pareil exploit dans le passé. Il reste trois Grands Prix cette saison et pourtant les jeux sont déjà faits, le dernier souffle de suspense résidant dans le championnat 125cc où trois pilotes restent en lice pour le sacre. Dimanche à Sepang, Jorge Lorenzo et Toni Elias ont décroché la timbale qui leur était promise dans les catégories reine - une première ibérique depuis Alex Criville en 1999 - et intermédiaire, terminant 3e et 4e respectivement du GP de Malaisie. Un doublé espagnol qui se muera quoiqu'il advienne en triplé dans les prochaines semaines, Marc Marquez, Nicolas Terol et Pol Espargaro, les trois prétendants évoqués précédemment, étant tous de nationalité espagnole. Tous parvenus sur le podium ce week-end, les trois compères ont définitivement écarté le Britannique Bradley Smith de la course au titre 125cc et promettent de se disputer le gros lot jusqu'à Valence, théâtre du dernier Grand Prix de l'année. Comme un symbole... Le dernier champion du monde 2010 désigné, l'Espagne pourra alors savourer le rendement exceptionnel de ses représentants. Par le passé, seule l'Italie avait vécu pareille consécration, grâce à Umberto Masetti, Dario Ambrosini et Bruno Ruffo en 1950 puis Giacomo Agostini, Walter Villa et Paolo Pileri en 1975. 32 victoires espagnoles en 43 Grands Prix La performance est d'autant plus remarquable qu'elle ne souffre d'aucune contestation. En MotoGP, Jorge Lorenzo - seul pilote avec Toni Elias à avoir fini toutes les courses dans les points et ce, toutes catégories confondues - est monté sur la plus haute marche du podium à sept reprises, en 15 Grands Prix, suivi dans sa régularité par un Dani Pedrosa victorieux quatre fois cette saison. A l'échelon inférieur, Toni Elias en a fait autant mais en l'espace de 14 GP seulement - le rendez-vous de Laguna Seca étant exclusivement réservé à l'élite. La palme revenant toutefois au trio Marquez-Terol-Espargaro, vainqueur en 125 des 14 courses jusqu'alors courues, avec une mention spéciale pour le premier, crédité à lui seul de huit succès. En tout, les Espagnols auront donc régné sur 32 des 43 Grands Prix disputés en 2010 - en attendant les derniers actes australiens, portugais et valenciens - ne brillant par leur absence sur le podium qu'au terme du GP MotoGP du Japon, il y a huit jours (victoire de Casey Stoner devant Andrea Dovizioso et Valentino Rossi). Et le tableau d'honneur, sublimé par le triplé inédit des Ibères en 125 depuis que le championnat du monde est limité à trois catégories, pourrait bien être enjolivé par les Dani Pedrosa et Julian Simon, actuels dauphins de Jorge Lorenzo en MotoGP et de Toni Elias en Moto2. "Le mérite de notre réussite dans toutes les catégories revient aussi à notre fédération qui a fait de gros efforts ces dernières années", estimait le successeur du Docteur ce week-end en Malaisie, avant de souligner que cette dynamique était "à l'image du sport espagnol en général." Le début d'une nouvelle ère ?