L'Aviron à la relance

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LAURENT DUYCK , modifié à
Belle surprise du début de saison, l'Aviron Bayonnais est depuis rentré dans le rang, la faute à deux revers à Jean-Dauger, contre Perpignan (25-26) et devant le voisin biarrot (19-22). Que vaut véritablement cette équipe basque ? Pour Christian Gajan et ses hommes, il ne leur manque pas grand-chose pour rivaliser avec les meilleurs. Auront-ils retrouvé la recette face au Racing-Métro 92 ?

Bayonne veut rebondir. Belle surprise du début de saison, l'Aviron Bayonnais est depuis rentré dans le rang, la faute à deux revers à Jean-Dauger, contre Perpignan (25-26) et devant le voisin biarrot (19-22). Que vaut véritablement cette équipe basque ? Pour Christian Gajan et ses hommes, il ne leur manque pas grand-chose pour rivaliser avec les meilleurs. Auront-ils retrouvé la recette face au Racing-Métro 92 ? Comment peut-on perdre sur la pelouse du Connacht (16-13) après avoir ouvert sa saison par une victoire dans l'antre de Toulon, où l'environnement y est tout aussi hostile, si ce n'est plus ? Voilà une question qui agite les supporteurs de l'Aviron Bayonnais depuis la défaite le week-end dernier de leurs protégés en Irlande lors de la deuxième journée du Challenge européen. Une énigme à laquelle ont tenté de répondre cette semaine, à l'abri des regards, le staff et les joueurs bayonnais, réunis pour une mise au vert avant de défier, vendredi à Colombes, le leader du Top 14, le Racing-Métro 92. L'arbitrage, qui a injustement refusé un essai aux Basques, n'explique pas tout. "Il y a des choses sur lesquelles on ne peut pas intervenir. En revanche, nous pouvons travailler sur nous, sur notre concentration, sur notre jeu, sur notre capacité à faire moins de fautes et à être meilleurs", détaille Gajan dans les colonnes de Sud Ouest. "Nous devons, petit à petit, gommer les petits défauts qui font qu'on perd à chaque fois de deux ou trois points. Nous devons passer ce cap en championnat." Après s'être imposé à Mayol en début de saison, l'Aviron a dilapidé ce crédit en s'inclinant à deux reprises à Jean-Dauger, contre Perpignan (25-26) puis face à Biarritz (19-22). Deux défaites qui ont fait rentrer les Ciel et Blanc dans le rang (8e à cinq points du leader) et souligné leur manque de constance. "Il manque un petit truc, on veut bien faire, on fait des choses intéressantes et par moments on sort complètement du cadre", explique Pepito Elhorga sur le site officiel du club. "C'est difficile face à des grosses équipes qui gèrent bien le jeu, de rattraper les points de l'adversaire. Une fois qu'on aura maitrisé ces paramètres, qu'on pourra rester lucide pendant 80 minutes, on pourra rivaliser." En équilibre Des trous d'air que Christian Gajan met sur le compte d'un manque de maturité. "La maturité, je crois qu'on l'a", répond Rémy Martin. "On possède des joueurs d'exception dans ce groupe. Mais aujourd'hui, cette maturité, on ne parvient pas à l'exprimer de manière collective, donc il faut encore bosser. On est une équipe qui revient de très loin, en quête de repères, et qui a surtout besoin d'un collectif dur comme fer, or, ça ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un peu fragile, mais il ne faut pas baisser les bras..." Et le troisième ligne basque d'insister : "On a trois matches (avant la trêve international, ndlr) pour se racheter, montrer qu'on est des grands garçons et ne pas faire que des bouts de match, quarante minutes par-ci, une mi-temps par-là, mais bien quatre-vingt minutes solides, costauds, et essayer de ne pas perdre pied au moindre souci. On est capables de le faire, on l'a prouvé contre Clermont... (victoire 18-16)". Face à "une équipe solide, bien en place, qui physiquement, je crois, est au-dessus de nous", selon Martin, les Bayonnais peuvent-ils rééditer la même performance contre le Racing ? "Une victoire serait synonyme d'exploit, un point de bonus est le minimum à atteindre, déclare Elhorga. "Il faut qu'on retrouve notre efficacité, ce qui faisait notre force en début de championnat. C'est un match très relevé, face à une équipe qui finira parmi les six premiers. Ce sera un super test." Comme l'Aviron en a déjà passé avec succès cette saison, notamment à Mayol. "Il n'y aura pas beaucoup d'équipes capables cette saison d'aller gagner à Toulon. A nous de nous en inspirer, avoir la même envie, la même détermination, cette même grosse défense, qui nous avait fait gagner le match. On avait besoin de se racheter, déjà, et surtout le trouillomètre à zéro", rappelle Martin. Une peur du vide dont l'Aviron, sauvé administrativement de la relégation la saison dernière, peut faire un allié à écouter l'ancien Parisien : "On revient de loin, c'est certain, et aucun de nous n'a envie de revivre la même saison de m.... Parce que c'était une saison, tant moralement que physiquement, très dure. Personnellement, je n'avais jamais connu ça. C'est vraiment très éprouvant. Donc à nous de redresser la barre parce qu'après, il sera trop tard..." A la veille de la 10e journée, les Bayonnais sont en équilibre. Reste à savoir de quel côté de la balance ils peuvent tomber.