L'Angleterre sous tension

© Reuters
  • Copié
LAURENT DUYCK , modifié à
6 NATIONS - Après une année 2009 moyenne, l'Angleterre veut se relancer.

6 NATIONS - Après une année 2009 moyenne, l'Angleterre veut se relancer. Rien ne sera donc épargné à Martin Johnson... Alors qu'il se félicitait déjà du retour à la compétition parmi tant d'autres (Easter, Armitage...) du Briviste Riki Flutey, qualifié de "couteau suisse dans un monde de gourdins" sous la plume de Ben Dirs, éditorialiste pour la BBC, le sélectionneur anglais a reçu un nouveau poignard dans le dos : le forfait du centre international, révélé l'été dernier avec les Lions britanniques, touché à une cuisse et remplacé par Toby Flood dans le XV qui ouvrira le Tournoi des VI Nations 2010 face au Pays de Galles à Twickenham. Une pierre de plus dans le jardin de l'ancien capitaine des champions du monde 2003 qui ne compte plus les pavés balancés par la critique. Au premier rang des artilleurs, son ancien coéquipier sous le maillot du XV de la Rose, Lawrence Dallaglio, qui n'a pas eu de mots assez durs pour qualifier l'avilissement dont feraient preuve les joueurs de sa Majesté face au 'Roi Johnno', lequel inhiberait complètement ses sujets, frileux à l'idée de prendre leurs responsabilités et oser tout simplement jouer. Un chiffre pour résumer cette pensée : l'unique essai inscrit par l'Angleterre en novembre lors de ses trois test-matches. Ça fait peu, comme le nombre de victoires de Martin Johnson à la tête de la sélection, seulement six en 14 rencontres depuis son intronisation il y a 18 mois... Des raisons d'espérer... A l'image de ses hommes sur le pré, le sélectionneur anglais reçoit ces critiques sur la défensive. "Nous acceptons la critique constructive. Certaines sont justes, d'autres sont si éloignées de la réalité qu'elles me font sourire", a répliqué l'ancien deuxième ligne international que l'on a connu plus percutant... Si ses joueurs abondent, Nick Easter et James Haskell en tête, lesquels assurent que la communication entre les cadres et le staff existent dans cette équipe, ces affirmations demandent confirmation sur le terrain, dès samedi face aux Gallois, dans un match déjà de la peur pour deux équipes passées complètement au travers de leur année 2009. Pour que les célébrations du centenaire de Twickenham ne se transforment pas en une tribune contre Martin Johnson, dont la tête pourrait tomber en cas de contre-performance sur ce Tournoi, les Anglais devront se faire respecter face aux Diables rouges, à commencer en première ligne où l'attelage Wilson-Hartley-Payne peut apparaître un peu tendre face à l'alignement gallois qui a cependant perdu Matthew Rees and Gethin Jenkins ces derniers jours. Si la formation de Warren Gatland fait profil bas mais ne manque pas d'ambitions, assurée de disposer d'une ossature forte (R. Jones, S. Williams, J. Hook, L. Byrne, L. Halfpenny, M. Williams), les Anglais ont pourtant des atouts à faire valoir. Les retours de blessure de Delon Armitage ou encore Nick Easter en sont un, la titularisation de Matthew Tait au centre ou de Danny Care à la mêlée en est un autre. Mais la plus belle promesse dans les rangs anglais reste le retour à son meilleur niveau de Jonny Wilkinson, le meilleur réalisateur de l'histoire en matches internationaux (1125 points), qui n'était plus apparu aussi fringant depuis 2003 et le titre mondial. Martin Johnson s'en souvient encore...