Ibrahimovic, pépite explosive

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Martin ROY , modifié à
Une technique de haute volée et un réalisme sans faille, il n'en fallait pas plus pour faire de Zlatan Ibrahimovic l'un des attaquants phares du moment à l'aube de cette 12e journée de Serie A et de ce derby brûlant avec l'Inter Milan, son ancienne formation. Mais le tempérament de feu du géant suédois, auquel il convient d'ajouter ses caprices d'enfant gâté, pourraient bien lui faire défaut par la suite du côté de l'AC Milan.

Une technique de haute volée et un réalisme sans faille, il n'en fallait pas plus pour faire de Zlatan Ibrahimovic l'un des attaquants phares du moment à l'aube de cette 12e journée de Serie A et de ce derby brûlant avec l'Inter Milan, son ancienne formation. Mais le tempérament de feu du géant suédois, auquel il convient d'ajouter ses caprices d'enfant gâté, pourraient bien lui faire défaut par la suite du côté de l'AC Milan. S'il en est un qui n'est guère étranger aux séduisants résultats de l'AC Milan ces derniers temps, c'est bien Zlatan Ibrahimovic. A l'aube de retrouver ses anciens coéquipiers de l'Inter Milan pour un derby explosif entre le nouveau leader du championnat et son rival intériste de toujours, qu'il relègue à trois longueurs, le géant suédois a fait le plein de confiance en alimentant son compteur personnel face à Palerme en milieu de semaine. Une cinquième réalisation qui permet à Ibra d'aborder cette rencontre quelque peu spéciale face à l'Inter dans les meilleures dispositions. Cinq buts en Serie A, trois sur la scène européenne, telles sont les honorables stats de Zlatan depuis qu'il est arrivé au chevet de l'AC Milan à l'intersaison. Pas de quoi satisfaire pour autant cet assoiffé de ballons au caractère bien trempé qui n'est pas du genre à pratiquer la langue de bois ou à se laisser marcher sur les pieds, en témoigne sa guerre des mots avec Josep Guardiola depuis l'intersaison ou ses altercations avec deux de ses coéquipiers, Rodney Strasser et Oguchi Onyewu, depuis le début de l'exercice. Si l'accrochage avec le premier fin septembre s'était terminé sans encombre, l'ultime empoignade avec l'Américain a récemment dégénéré à tel point que les deux hommes ont dû être séparés par une douzaine de personnes présents ce jour-là à l'entraînement. Une scène vraisemblablement plus coquasse qu'autre chose selon le président Galliani qui a tenu à relativiser l'incident sur le site officiel du club. "La bagarre a été animée, mais l'incident est clos. Ce fut un combat vif mais la paix a été signée. Soyons heureux d'avoir des joueurs vifs. Je préfère voir des entraînements agités qu'ennuyeux". Un constat que ne partage visiblement pas l'entraîneur, Massimiliano Allegri, qui avait décidé de renvoyer tout le monde au vestiaire après coup. Ibrahimovic, ce pourri gâté S'il est aujourd'hui une pièce maîtresse du dispositif tactique milanais, Zlatan Ibrahimovic va devoir se tenir à carreau s'il ne veut pas s'isoler dans le groupe et ternir un peu plus une image d'enfant gâté qui lui colle à la peau. Image confirmée par le dernier caprice en date de l'international Suédois, celui de vouloir évoluer plus souvent aux côtés de Pippo Inzaghi sur le rectangle vert. "Pippo est incroyable. Il doit jouer davantage, parce qu'il le mérite. Je me sens plus libre avec Pippo parce que je peux bouger plus. Lorsque j'évolue avec les Brésiliens, je me sens plus obligé de rester dans la surface de réparation", confessait Ibra à des journalistes suédois à l'issue du match de Ligue des champions face au Real Madrid. Un souhait qui n'est pas prêt d'être exaucé, étant donné l'annonce de fin de saison de l'artificier italien à la suite d'une blessure contractée à un genou. Pas sûr de toute manière que le coach milanais eût cédé aux exigences de la star. Car avec ou sans Pippo, cette équipe a de l'allure. Doté d'une armada offensive galactique, composée par Ronaldinho, Robinho, Ibrahimovic et Pato, ce dernier étant blessé et forfait les six prochaines semaines, l'AC Milan affole les défenses adverses à chacune des ses apparitions. Deuxième meilleure attaque de Serie A avec 20 buts au compteur, derrière la Juventus Turin, la formation du président Galliani a trouvé la faille à douze reprises lors de ses cinq dernières apparitions sur les prés transalpins et entend bien accroître ses stats en passant plusieurs buts à son voisin intériste ce dimanche en clôture de la 12e levée, comme elle l'avait fait en 2001, lors d'un euro derby qui restera dans les annales, après le succès (6-0) de l'AC Milan sur son meilleur ennemi. La tâche ne s'annonce pourtant guère aisée face à l'arrière-garde la moins perméable de Serie A, qui n'a cédé qu'à six reprises. Une défense de fer qui ne fait cependant que combler les lacunes offensives entrevues du côté du champion d'Italie en titre qui peut s'estimer heureux de compter dans ses rangs un certain Samuel Eto'o qui, grâce à ses huit buts inscrits cette saison, permet à sa formation de conserver son rang dans le peloton de tête du championnat. Une chose est sûre, dans le cas où l'ensemble des stars présentes sur le pré de Giuseppe Meazza ce dimanche parviendraient à développer leur meilleur football, un derby de haute volée serait à prévoir...