Hollande veut "prescrire" le sport

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LA POLITIQUE EN SHORT - Le candidat socialiste dévoile ses propositions pour le sport.

Deuxième match de la présidentielle à J-11. Après François Bayrou, c'est au tour d'un autre François, Hollande cette fois, d'enfiler son short. Tableau noir et schémas tactiques à l'appui, le candidat socialiste dévoile ses propositions pour le monde du sport.

Au mois de février, le candidat PS est l'invité sur le plateau de TF1 pour l'émission Paroles de candidat. Ce jour-là, François Hollande joue vers l'avant et dégaine sa "taxe crampon" en proposant d'imposer les très hauts revenus (plus de un million d'euros par an) à hauteur de 75%. Seule réelle surprise (même Jérôme Cahuzac, président de la Commission des finances et proche du candidat, interrogé une heure plus tard par Yves Calvi, est pris de court) dans sa campagne, cette proposition a été très extrêmement commenté dans le monde du foot.

"La taxe à 75% sera appliquée la première année"

Aucun regret sur cette sortie dans l'équipe de campagne du candidat PS, au contraire. "On les a bien remués", nous confie Valérie Fourneyron, responsable du pôle Sport de la campagne. A l'UMP, certains détracteurs ont tenté d'expliquer que, de toue manière, Hollande n'appliquerait pas cette mesure s'il été élu. Alors, intox ou proposition concrète ? "Bien sûr, elle sera appliquée. Dans la première année de son mandat", avance même la député-maire de Rouen.

Bon, taxer les footeux qui gagnent beaucoup, ça, on a compris. Et sinon ? Premier constat, on a bossé sur le sport au PS. Pour preuve, c'est le seul candidat à avoir fait un meeting sur cette thématique, le 11 février dernier, à Créteil. Hollande a même pris devant un parterre de sportifs professionnels 30 engagements précis.

Première proposition du candidat socialiste, "inscrire le sport de l'école à l'université". Et des moyens sont déjà prévus : dans le cadre des 60.000 créations de postes dans l'éducation nationale, on n'oublie pas les professeurs d'EPS. Si vous n'avez pas encore fini vos études et que vous aimez le sport, ressortez votre vieux jogging, c'est reparti pour les tours de terrain, les parties de foot dans la cours des 4e et la découverte très étrange de l'acrogym.

Le PS veut aussi soutenir davantage le travail des associations dans le monde du sport. Là non plus, rien de révolutionnaire mais on sent un certain investissement pour la chose. "Le sport n'est pas un luxe, c'est une nécessité", explique même Valérie Fourneyron.  Et de tacler au passage le gouvernement : "le sport a été méprisé pendant 5 ans. Pas moins de cinq ministres se sont succédé en cinq ans. Pire, Nicolas Sarkozy avait promis d'allouer 3% du budget de l'Etat au sport. Aujourd'hui, le budget est de 0,15%".

Le sport, un bon médicament ?

François Hollande propose ensuite un meilleur "accompagnement des sportifs de haut niveau après leur fin de carrière". Enfin, et c'est certainement sur ce point que le PS innove le plus, les socialistes veulent "développer la prescription du sport par les professionnels de santé". Valérie Fourneyron, responsable du pôle Sport de la campagne, est convaincue : "imaginez un médicament qui diminue les maladies cardio-vasculaires, qui limite les risques du vieillissement et le stress au travail et qui ne coûte rien à la sécurité sociale. On l'a, c'est le sport". Docteurs, à vos ordonnances.

Si le sport n'a pas été l'un des sujets fondamentaux de la campagne, le PS a quand même voulu mettre les formes. En dénichant des soutiens sportifs connus (ou un peu moins), comme Vikash Dhorasoo, Thierry Rey (ancien judoka et… ancien gendre de Jacques Chirac), Pape Diouf (ancien président de l'OM), Yannick Noah ou encore Thomas Bouhail (gymnaste), François Hollande s'est constitué une équipe. Suffisante pour gagner le match ? Réponse le 22 avril et le 6 mai.