Henin entre "force et fragilité"

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TENNIS - La finaliste du dernier Open d'Australie entend profiter pleinement de sa deuxième carrière.

TENNIS - La finaliste du dernier Open d'Australie entend profiter pleinement de sa deuxième carrière. "J'ai fait une erreur, celle de vouloir redevenir comme tout le monde." En une phrase, Justine Henin résume dans l'entretien diffusé jeudi sur Europe 1 la difficulté d'être et d'avoir été championne. Vainqueur de sept titres du Grand Chelem à 25 ans, la Wallonne annonce en 2008, peu de temps avant Roland-Garros, un tournoi qu'elle a remporté à quatre reprises, qu'elle met un terme à sa carrière. "J'ai mal vécu la fin de ma première carrière, j'avais besoin vraiment besoin de m'ouvrir à autre chose, de me remettre en question", explique-t-elle. Mais ce sentiment ne dure qu'un an, et la championne aux 41 titres confie avoir vécu des "moments de déprime" loin des courts. "J'ai un grave défaut qui est l'impatience, je n'étais pas forcément prête à avoir une vie de famille, j'avais encore envie de cette adrénaline." Mais la Justine 2010 explique avoir pris du recul sur son métier. "Quand j'ai perdu ma maman, j'avais 12 ans et j'étais trop jeune pour relativiser, il a fallu attendre peut-être 25 ans pour commencer à comprendre qu'il y avait des choses bien pire que de perdre un match, souligne-t-elle avec franchise. Je me suis retrouvée au Congo ou au Cambodge pour vivre le travail de l'Unicef sur le terrain, et je repense à ces enfants tous les jours. En Australie, j'ai connu un moment de déception après la finale et ça m'a aidé à prendre pas mal de distance." Si elle a appris à prendre de la distance avec la défaite, l'ancienne n°1 mondiale fait en revanche désormais l'effort de se rapprocher de son public. "Il y a un décalage énorme entre ce que je suis et comment j'apparais, précise-t-elle. Je suis très sensible, en quête de générosité, mais j'ai choisi un métier où je suis dans la lumière alors que c'est tout ce que je déteste. Par le passé, je prenais les sollicitations comme une agression, mais maintenant je regarde simplement le sourire de la personne devant moi et je me rends compte que j'ai la chance de donner un peu de bonheur." Du bonheur, "Juju", comme la surnomme ses supporters en Belgique, espère s'en offrir cette saison, notamment lors des grands rendez-vous du calendrier, et particulièrement Wimbledon, qu'elle n'a jamais gagné, et Roland-Garros, le tournoi de son coeur. "J'ai envie de me faire plaisir mais aussi de continuer à progresser. Je veux mener cette deuxième carrière avec plus de sérénité." Pas sûr que la nouvelle maturité de Justine Henin soit une bonne nouvelle pour ses adversaires. Henin, entre force et fragilité