Evans comme une Flèche

© Reuters
  • Copié
Régis AUMONT , modifié à
CYCLISME - L'Australien a remporté la Flèche Wallonne devant Rodriguez et Contador.

CYCLISME - L'Australien a remporté la Flèche Wallonne devant Rodriguez et Contador. près avoir collectionné les places d'honneur durant une grande partie de sa carrière, Cadel Evans se révèle être sur le tard un véritable vainqueur. Son titre mondial décroché sur les routes suisses à Mendrisio en septembre dernier a fini de décomplexer l'éternel vaincu, habitué aux podiums mais très rarement sur la plus haute marche. Mercredi, l'Australien s'est adjugé, à 33 ans, sa première grande classique lors de la Flèche Wallonne, une course toujours très spectaculaire avec son arrivée jugée au sommet du très difficile Mur de Huy. Le nouveau coureur de la formation BMC, deuxième en ces lieux en 2008, a coupé l'herbe sous le pied aux Espagnols, Joaquin Rodriguez et Alberto Contador les premiers. Si Roman Kreuziger et Frank Schleck, accompagnés de David Loosli et Bram Tankink, ont animé une bonne partie de la course, comme souvent sur la Flèche Wallonne tout s'est joué lors du dernier passage des coureurs dans le Mur de Huy. Au pied de l'ascension aux rampes faramineuses, avec des passages à plus de 20%, tous les gros bras frottaient pour se positionner. Contador, Valverde, Gilbert, Cunego, Andy Schleck, Gesink, Nibali entre autres. Evans était là aussi. Et l'Australien, qui à force de le fréquenter s'est familiarisé avec le raidillon, a le plus finement joué le coup. Evans a pris une nouvelle dimension Quand le grimpeur basque Igor Anton est sorti une première fois du peloton en compagnie de Benoît Vaugrenard à dix kilomètres du but, Evans a laissé faire. Idem quand, lors du regroupement général à trois kilomètres de l'arrivée, Anton, encore lui, et Alberto Contador ont placé une grosse accélération sur les premières pentes du Mur de Huy. Patient, le champion du monde est revenu au tempo sur le duo de tête avec Joaquin Rodriguez dans sa roue. Et c'est seulement dans les derniers hectomètres qu'Evans s'est découvert au moment où Contador pensait filer vers la victoire. A deux cent mètres de la ligne, l'Australien revenait à hauteur du Madrilène, également dépassé par Rodriguez, pour s'adjuger la classique ardennaise. "J'ai abordé la dernière montée avec une nouvelle perspective, lâchait le lauréat du jour. J'ai attendu le tout dernier moment, je les ai dépassés dans les cent derniers mètres et c'était la bonne chose à faire." Evans, qui avoue que "courir avec le maillot arc-en-ciel change les choses" pour lui, a pris une nouvelle dimension depuis la fin de saison dernière. Qui sait où cette confiance toute neuve en ses moyens peut désormais le mener, lui qui termina deuxième du Tour de France en 2007 et 2008 ?