Derrien: "PSG-OM, un choc apaisé"

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Propos recueillis par Yannick SAGORIN , modifié à
Consultant pour notre site, Bruno Derrien revient sur la 12e journée de L1 jouée ce week-end. Une levée marquée par un clasico pacifié et parfaitement géré par Stéphane Lannoy selon l'ancien arbitre français. Bruno Derrien évoque également cette semaine les critiques des dirigeants bordelais à l'encontre de Damien Ledentu et le mea culpa d'Hervé Piccirillo.

Consultant pour notre site, Bruno Derrien revient sur la 12e journée de L1 jouée ce week-end. Une levée marquée par un clasico pacifié et parfaitement géré par Stéphane Lannoy selon l'ancien arbitre français. Bruno Derrien évoque également cette semaine les critiques des dirigeants bordelais à l'encontre de Damien Ledentu et le mea culpa d'Hervé Piccirillo. "Ce n'est jamais un match facile à arbitrer. Ceci étant dit, ça n'a plus rien à voir avec les affiches du début des années 90, où le contexte était beaucoup plus lourd, appesanti par des déclarations d'avant-match guerrières. J'ai notamment souvenir d'un PSG-OM joué en 1992 qui s'était déroulé dans un climat déplorable, sur et en-dehors du terrain. Aujourd'hui, les PSG-OM sont apaisés. On sent un vrai respect mutuel, de la part des deux entraîneurs d'abord mais aussi des joueurs. C'est un choc qui est toujours monté en épingle dans les médias mais la tension a considérablement chuté. Cela n'enlève rien à la prestation de Stéphane Lannoy, qui a rendu une copie propre dimanche soir. Je l'ai trouvé serein au cours de cette rencontre. Il a su dégager une force tranquille qui lui a permis de gérer au mieux les débats jusqu'au coup de sifflet final. Il a pris le temps de désamorcer les petits conflits, fait preuve de psychologie en limitant ses interventions et notamment ses avertissements. On peut toujours pinailler en considérant qu'il aurait pu aller plus loin à l'encontre de Diawara pour l'ensemble de son oeuvre, ou à l'encontre de Heinze pour son tampon sur Chantôme. De même, Chantôme aurait sans doute mérité un carton pour sa faute sur Valbuena. Maintenant, le scénario du match lui a donné raison, puisqu'il a su maîtriser les 22 acteurs de bout en bout, sans influencer le résultat. Après tout, c'est tout ce qu'on demande à un arbitre. Il convient également de souligner qu'il a été parfaitement assisté durant cette partie. Ce fut une vraie réussite collective. A Bordeaux, Damien Ledentu n'a pas eu cette chance. Le penalty sifflé en faveur des Girondins ne s'impose pas, alors qu'il y a bel et bien faute de Pujol sur Ben Khalfallah en fin de rencontre. Ducourtioux aurait par ailleurs sans doute mérité un second carton jaune et il y a une faute valenciennoise non sanctionnée au départ de l'action du but de VA. Du coup, on peut comprendre l'amertume des dirigeants bordelais, sans pour autant cautionner leurs propos. La critique fait partie du jeu, il faut savoir l'accepter. Tant qu'on ne s'en prend pas à la probité et à l'intégrité de l'arbitre, elle doit être libre. En revanche, la critique ne doit pas être gratuite. Je pense que monsieur Triaud a tort lorsqu'il dit qu'"en France, les arbitres sont sacralisés." Je suis pour la liberté d'expression et il est vrai qu'aujourd'hui, on a tôt fait d'être convoqué devant le Conseil national de l'éthique - ce qui, de toute façon, ne fait peur à personne - mais les arbitres savent aussi faire leur autocritique. Ce week-end, Hervé Piccirillo a par exemple reconnu qu'il avait refusé à tort un but aux Stéphanois face à Lorient..."