Derrien: "Être plus vigilant"

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Propos recueillis par Romain Beauvais , modifié à
Consultant pour Sports.fr, Bruno Derrien revient sur les faits marquants de cette 1ère journée de Ligue 1, avec notamment les deux buts refusés aux Dijonnais par l'assistant de M. Fautrel pour hors-jeu lors de Dijon-Rennes. L'ancien arbitre international estime que la main du Parisien Mamadou Sakho lors de PSG-Lorient ne méritait pas un pénalty mais ne comprend pas la décision de M. Rainville concernant la conformité de l'équipement du Bordelais Jaroslav Plasil.

Consultant pour Sports.fr, Bruno Derrien revient sur les faits marquants de cette 1ère journée de Ligue 1, avec notamment les deux buts refusés aux Dijonnais par l'assistant de M. Fautrel pour hors-jeu lors de Dijon-Rennes. L'ancien arbitre international estime que la main du Parisien Mamadou Sakho lors de PSG-Lorient ne méritait pas un pénalty mais ne comprend pas la décision de M. Rainville concernant la conformité de l'équipement du Bordelais Jaroslav Plasil. Bruno, quelles sont les nouvelles consignes mises en place pour cette nouvelle saison. Y-a-t-il toujours cette volonté de protéger les acteurs ainsi que le corps arbitral ? Je crois que la Direction nationale des arbitres (Dna) a rappelé aux arbitres de protéger l'intégrité physique des joueurs et d'être vigilant sur les tacles. On a pu voir la mise en pratique de ces consignes de sécurité avec le carton rouge donné par M. Kalt à Bérenguer lors de Caen-Valenciennes afin de canaliser la fougue ou d'éviter l'engagement des joueurs qui pourraient produire des blessures. La saison passée, on a pu voir l'apparition des coudes et semelles comme gestes d'anti-jeu. Les arbitres seront-ils davantage vigilants ? Il y a une recrudescence des semelles l'an dernier, c'est un nouveau geste qui est apparu sur les terrains. Avant, on avait des tacles très appuyés qui n'étaient pas maitrisés. Maintenant, on en a moins mais il y en a encore. Ces coudes et ces semelles, qui sont une nouvelle forme d'antijeu, peuvent faire extrêmement mal quand le joueur arrive les pieds en avant en prétextant qu'il joue le ballon peut casser une cheville. La semelle est un geste qui s'est multiplié ces derniers temps et qui a éveillé l'attention des arbitres. On demande donc au corps d'arbitral d'être vigilant sur ce genre d'action et de les sanctionner. Les arbitres ont été à la rencontre des clubs avant le début de la saison, est-ce une façon de communiquer avec les acteurs du football ? Ils sont allés prêcher la bonne parole dans les clubs. Cela va dans le bon sens. Il y avait aussi une réunion à la Fédération française de football avec les entraineurs, capitaines et arbitres mais elle n'a pas eu lieu cette année car ce genre de rassemblement n'était ni plus ni moins une opération de communication. De plus, elle débouchait sur des promesses qui n'étaient pas tenus après l'été car la fracture entre ceux qui dirigent le jeu et ses acteurs est profonde. "Impossible de jouer avec les mains attachées dans le dos" Le carton rouge infligé par M. Kalt était-il mérité lors de Nancy-Lille (1-1) ? M. Kalt a estimé qu'il y avait un engagement excessif de la part de Pascal Berenguer. Même si le milieu de terrain nancéien a la volonté de jouer le ballon, un tel engagement peut provoquer une blessure. C'est dans cette optique que Philippe Kalt a sorti le carton rouge. Il a suivi les consignes de sa direction en espérant que tous les autres arbitres en feront autant. Lors de PSG-Lorient, Mamadou Sakho fait main. Devait-on siffler pénalty ? Cette main ne m'a pas choquée outre-mesure. J'ai le sentiment que le ballon touche d'abord la poitrine et ensuite va sur le bras. Moi, je n'aurais pas sifflé pénalty. M. Bien a pris la bonne décision. Mais certains diront que le joueur parisien a une position naturelle car il y a les bras écartés. Moi, j'en restais toujours à la notion d'intention. On n'a jamais demandé aux joueurs de jouer avec les mains attachées dans le dos. Selon votre avis, y-a-t-il eu des erreurs d'arbitrages sur les autres rencontres de ce samedi soir ? Non, cela a été une journée assez calme car les premières journées sont assez tranquilles. Mais la pression commence à monter dès qu'il y a deux ou trois défaites de rang pour les grosses équipes. Mais des choses m'ont agacé sur cette première journée de championnat. M. Layec, le patron des arbitres, avait annoncé qu'il y aurait moins de cartons cette saison. Alors que M. Rainville sort deux jaunes inutiles lors de Bordeaux-Saint-Etienne. Tout d'abord, il en donne un à Stéphane Ruffier qui écope d'un jaune car il prend son temps pour dégager alors qu'il attend le remplacement d'un joueur. Et l'autre concerne le Bordelais, Modeste, qui prend aussi un jaune alors qu'il rentre sur le terrain sans l'accord de l'arbitre.. Lors de Dijon -Rennes, deux buts ont été refusés pour hors-jeu, comment l'expliquez-vous ? Le premier but est valable et le second est refusé pour Hors-jeu. Il y a eu donc une mauvaise décision et ensuite une bonne décision. La Dna avait annoncé que les assistants prendraient plus de risques dans les actions où ils avaient un doute. Il aurait dû laisser se poursuivre l'action A l'occasion de Bordeaux-Saint-Étienne, Jaroslav Plasil, a été étonné de la décision de M. Rainville concernant la conformité de son équipement. Selon vous, l'arbitre a-t-il pris la bonne décision ? La règle est toujours la même, quand votre équipement n'est pas en conformité, le joueur doit quitter le terrain pour se mettre en conformité. Un joueur ne peut pas jouer avec une chaussure à la main. Dans cette situation, l'arbitre voit que le joueur a la chaussette baissée sans protège-tibia. Soit il laisse l'action poursuivre et au premier arrêt de jeu, il demande au joueur de sortir pour mettre son équipement en conformité soit, il décide d'arrêter le jeu pour donner un coup franc indirect ainsi qu'un carton jaune. Sur un pénalty, il peut y avoir des avis différents entre les arbitres. Mais dans ce cas, la règle est facile à appliquer. Si l'arbitre arrête ce match retransmis à 21 heures sur Canal+, il doit aller au bout des choses. M. Rainville sanctionne le joueur mais le joueur reste sur le terrain. M. Rainville n'effectuait que son treizième match en Ligue 1. On aurait peut-être du mettre un arbitre plus chevronné pour ce match décalé.