Crier n'est pas jouer

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
TENNIS - Une étude montre que les hurlements poussés sur le court perturbent les adversaires.

Source de motivation pour leurs auteurs, source de gênes auditifs pour les spectateurs, les hurlements poussés par certains joueurs et joueuses pourraient perturber leurs adversaires. C'est le résultat d'une étude dont les résultats ont été publiés par le journal Public Library of Science One.

"Beaucoup de monde se plaint du grognement dans le tennis, qui distrait. Certains professionnels ont même parlé de quasi-tricheries", explique le principal auteur de cette étude, Scott Sinnett. Pour mémoire et pour réveiller vos conduits auditifs, regardez et écoutez Maria Sharapova, l'an dernier, à Roland-Garros, lors d'un échange resté célèbre pour sa conclusion, hargneuse.

Un exemple des cris dans le tennis, avec Maria Sharapova :

Comment les chercheurs ont-ils procédé pour en arriver à cette conclusion ? Ils ont fait visionner 384 clips vidéo d'un joueur de tennis frappant la balle à gauche ou à droite d'une caméra vidéo à 33 étudiants. Ceux-ci devaient rapidement déterminer de quel côté la balle avait été frappée.

Pour certains services, un fort bruit blanc a été émis au moment où la raquette frappait la balle. "Quand un son s'ajoute lorsque la balle est frappée, les participants sont significativement plus lents... et font significativement plus d'erreurs", indique l'étude.

Les cris poussés sur le court perturberaient ainsi la perception du temps et de l'espace. L'adversaire d'un "grogneur" pourrait percevoir une balle lancée à 80 kmh, "deux pieds - soit 60 cm - plus près de son adversaire qu'elle ne l'est en réalité". Crier n'est pas jouer. Mais est-ce tricher ? L'ATP et la WTA n'ont jamais tranché.