Bye-bye Wilkinson

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RUGBY - Le demi d’ouverture anglais a décidé de prendre sa retraite internationale.

Jonny Wilkinson, c’est avant tout une position. Les deux mains jointes, les pieds bien écartés, le regard de trois quart et une légère tendance à mettre les fesses un peu vers l’arrière. Cette concentration si particulière, tous les amateurs de rugby la connaissent. C’était celle du demi d’ouverture anglais. Lundi soir, le n°10 du XV de la Rose a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière internationale. "Wilko" continuera de jouer avec son club, le RCT Toulon. 

Le 4 avril 1998, une petite tête blonde faisait son apparition contre l’Irlande. A peine 18 ans pour sa première sélection. En quelques matches, le jeune ouvreur va bousculer la hiérarchie et obtenir sa place. Et ce grâce à un pied en or. Jonny Wilkinson a porté à 91 reprises le maillot frappé d'une rose pour un total de… 1179 points. Seul Dan Carter a fait mieux avec les All Blacks (1250 points). 

Un drop historique 

Avec l’Angleterre, il a également disputé 4 Coupes du monde. Si la dernière ne fut pas une grande réussite pour lui, personne n’a oublié son drop en finale du Mondial 2003. Dans les prolongations, "Wilko" passe un coup de pied (revoir ici en vidéo) face à l’Australie (20-17) dans les derniers instants du match. Trois petits points qui offriront le trophée Webb Ellis au XV de la Rose, seul pays de l'hémisphère nord à avoir réalisé cet exploit. 

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Au cours de 13 ans avec l’Angleterre, Wilkinson a donc inscrit 1179 points. Pour les fans de statistiques, ça fait 239 pénalités, 162 transformations, 36 drops et 6 essais. Forcément, un CV comme le sien, ça force le respect. Allez, on en rajoute une louche pour forcer le trait. Wilkinson, c’est aussi 277 points en une seule Coupe du monde, et c’est bien évidemment un record. 

Un gentleman, bourreau des Français 

Lundi soir, Jonny Wilkinson a annoncé sur son site internet ce choix plutôt délicat. "Prendre cette décision me remplit d'une grande tristesse, mais je m'estime béni d'avoir pu connaître tout ce que j'ai vécu avec l'équipe anglaise de rugby", a indiqué le demi d’ouverture. "Je n'aurais jamais cru être capable de renoncer à ce rêve qui a donné un sens à ma vie, qui m'a permis de respirer". Même pour ses adieux, "Wilko" sait être gentleman. 

Connu pour son très bon jeu au pied, Jonny Wilkinson était aussi adulé pour son fair-play. Jamais un mot de trop contre l’arbitre et toujours très respectueux de ses adversaires, il a toujours été considéré comme le "gendre idéal" outre-Manche. 

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Wilkinson, c’est aussi un athlète infatigable, capable de s'entraîner seul à taper un 31 décembre au soir, et un sacré "gaillard", capable de plaquer des joueurs beaucoup plus costauds que lui. La France l’a toujours admiré mais souvent aussi détesté. En 2003 et 2007, "Wilko" a éliminé quasiment à lui seul les Français en Coupe du monde. Des défaites dures à avaler, un peu amoindries par le succès tricolore (19-12) lors du quart de finale du dernier Mondial.

Ce 8 octobre sur la pelouse de l’Eden Park, sans le savoir, Jonny Wilkinson a joué son dernier match avec le XV de la Rose. A 32 ans, il a décidé de se consacrer uniquement à son club du RCT Toulon et au Top 14. Et même si cette annonce n’a surpris personne, elle a attristé tout le monde. Merci et ciao "Wilko".