Briggs envoyé à l'abattoir

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avec AFP , modifié à
BOXE - Personne n’a pris la décision d'arrêter Briggs lors de son combat perdu face à Klitschko.

Plus de 300 coups au corps et au visage, dont une grosse moitié "nets", infligés devant 14.500 spectateurs et 13,3 millions de téléspectateurs. Telle est la traduction chiffrée du calvaire qu'a subi en mondiovision samedi soir, à Berlin, l'Américain Shannon Briggs face à l'Ukrainien Vitali Klitschko, lors du combat pour le titre de champion du monde des Lourds WBC. Malgré la très nette domination du tenant du titre, finalement traduite aux points, ce calvaire a duré douze rounds, l'arbitre ne jugeant pas nécessaire d'interrompre le combat avant son terme. Et si le boxeur américain a pu sortir du ring par ses propres moyens, il s'est écroulé dans les toilettes du contrôle anti-dopage, quelques minutes plus tard, selon le récit du quotidien allemand Bild.

Regardez les images de ce combat :

"C'est irresponsable de laisser le combat aller à son terme avec autant de coups nets portés", a estimé dans le quotidien Süddeutsche Zeitung l'ancien champion d'Europe des Lourds, Luan Krasniqi. Hospitalisé dans la foulée du combat, Briggs souffre de fracture aux deux orbites oculaires et doit être opéré ce lundi à la clinique universitaire d'Hambourg-Eppendorf. "A partir du 6e round, j'ai commencé à me faire du souci pour Briggs", a admis dimanche le médecin de service, le Dr Stefan Bock, qui n'a pour autant jamais demandé à ausculter le boxeur, comme l'autorise le règlement.

Briggs, "plus jamais le même"

Dans la presse allemande, experts et journalistes se montrent surtout choqués par l'absence de réaction de l'arbitre, le britannique Ian John-Lewis, qui n'a à aucun moment vérifié si Briggs pouvait continuer le combat. Lui aussi critiqué pour son manque de discernement - ou son aveuglement, c'est selon -, l'entraîneur de Briggs, Herman Caceido, a expliqué que son boxeur lui avait interdit de jeter l'éponge. Dans le coin d'en face, Fritz Sdunek, le coach de l'aîné des frères Klitschko, a expliqué à Bild que si Brigss avait été son boxeur, il ne l'aurait "jamais laissé aller au-delà de la 10e reprise". "Briggs ne sera sans doute plus jamais le même après tous ces coups", a-t-il conclu.