Bordeaux, c'est dans la tête !

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Yannick SAGORIN , modifié à
LIGUE 1 - Le club girondin veut rebondir au Parc des Princes, face au PSG.

LIGUE 1 - Le club girondin veut rebondir au Parc des Princes, face au PSG. Les pieds dans le plat... C'est avec un désarroi tel que le message aura pu paraître présomptueux que Jean Tigana a livré le fond de sa pensée – et du problème selon lui – à l'issue du deuxième revers consécutif des Girondins, la semaine passée: "Nous avons repris les mauvaises habitudes de l'année dernière. Moi, je n'étais pas là mais je récupère un héritage délicat. [...] Il y a un problème psychologique. Les joueurs n'arrivent pas à se libérer. Les solutions se trouvent en travaillant, les discours n'apportent pas grand chose. Il faut trouver une solution et c'est à moi de l'apporter." Les lacunes dont souffrirait Bordeaux ne seraient donc ni physiques, ni techniques, mais mentales. Une version corroborée par l'ensemble des membres de la famille au scapulaire, à commencer par "l'ancien" Marius Trésor sur le site officiel du club: "Aujourd'hui, dès que l'équipe encaisse un but, il n'y a personne capable de remobiliser les troupes mentalement. Les joueurs donnent l'impression de baisser les bras. Les choses ne sont pas simples avec le début de championnat démentiel que nous avons. Il serait temps que Bordeaux commence à grappiller quelques points." Tombés au sixième rang de la hiérarchie hexagonale en fin de saison dernière alors qu'ils caracolaient en tête du championnat à l'issue de la phase aller, les Bordelais, qui n'ont guère pris que 21 points en 21 matches de L1 cette année, subiraient donc les conséquences de leur spectaculaire déclin sous les ordres de Laurent Blanc, appelé depuis au chevet d'un autre malade: l'équipe de France. Des séquelles qui, conjuguées au départ modestement pallié de Marouane Chamakh et aux nombreuses absences déplorées en défense depuis le coup d'envoi de la saison, entre blessés et suspendus (Carrasso, Ramé, Planus, Henrique et Ciani notamment), expliqueraient les deux revers concédés d'entrée devant Montpellier (1-0) et Toulouse (1-2). Paris, une opportunité de relance pour Tigana "Je crois que c'est tout ce qu'on a vécu l'an dernier... Il faut l'oublier. Je dis juste que toutes les erreurs que l'on faisait l'an dernier, on les refait cette saison. Je ne veux pas chercher d'excuses, mais peut-être que c'est ça", confirme Wendel, relayé dans ses propos par ses coéquipiers Jaroslav Plasil - "On peut dire que c'est physique, mental, c'est peut-être un peu tout" – et David Bellion: "De nombreuses remarques sont effectuées par les médias sur l'état de confiance des joueurs. Mais, aucun travail spécifique n'existe sur la préparation mentale en début de saison. C'est pourtant primordial et mériterait un approfondissement." Confronté à cette demande manifeste de ses joueurs, Jean Tigana répliquait cette semaine dans les colonnes de Sud-Ouest: "Je peux aider à redonner de la confiance à ceux qui en ont un peu moins, montrer la voie par mon engagement. En espérant que tout le monde s'investisse. J'essaie d'intervenir le plus souvent possible, on parle beaucoup mais maintenant, on a besoin d'actes. On doit réagir sur le terrain." Pour cela, le technicien girondin n'exclut pas de modifier son système de jeu – "Je ne suis pas un entraîneur figé, je sais m'adapter", souligne-t-il – et devrait s'appuyer sur une charnière centrale Ciani-Henrique, voire sur Carrasso, aux dépens de Sané, Savic et Olimpa. "Il va falloir que les joueurs s'habituent à souffrir, s'impatientait le président Triaud dernièrement sur les ondes de RMC. Je ne dis pas qu'il faut entrer la bave aux lèvres sur le terrain, mais il faut plus de détermination, moins de stress. Quand tu joues trop bas ça ne va pas. On doit prendre à la gorge nos adversaires d'entrée et se faire respecter." Les Parisiens sont prévenus, leurs hôtes ne se présenteront pas au Parc des Princes la fleur au fusil dimanche soir. "On sait très bien que contre ce genre d'équipes, si on n'y est pas, on sera ridicule. Il faudra automatiquement élever notre niveau de jeu, mais c'est vrai aussi que cela peut nous relancer si on négocie bien ces échéances", juge Jean Tigana. Avec sans doute en tête le fait que jamais les Girondins de Bordeaux n'aient débuté un championnat par trois défaites de rang...