Blanc-Bilic, souvenir de 1998

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avec Jean-Charles Banoun
EQUIPE DE FRANCE - Le sélectionneur est revenu sur son altercation avec l’actuel entraîneur croate.

Bilic-Blanc, Blanc-Bilic, toute une "romance" qui va connaître un nouvel épisode mardi soir au Stade de France (21h) pour le match amical entre la France et la Croatie. Il y a treize ans, leur relation n’avait pas bien commencé. Le défenseur français avait manqué la finale du Mondial 1998 pour un mauvais geste sur son homologue Croate.

 

Petit retour dans le passé. Le 8 juillet 1998, la France affronte la Croatie en demi-finale de la Coupe du monde. Pilier indiscutable de la défense tricolore, Laurent Blanc vient juste de hisser les Bleus dans le dernier carré après un but mémorable dans les prolongations contre le Paraguay. Contre la Croatie, le "président" craque et cède aux provocations de Slaven Bilic. Une manchette sur le visage du croate sous les yeux de l’arbitre. La sanction est immédiate : carton rouge pour Blanc qui ratera la finale contre le Brésil.

Reportage qui revient sur l'expulsion de Laurent Blanc :


Même stade, costume différent

 

Interrogé sur cette vieille altercation par L’Equipe, Slaven Bilic plaide toujours non coupable : "dans cette affaire, celui qui est à blâmer c'est Blanc, c'est de sa faute, il me frappe, pas comme Tyson, mais il me frappe donc fin de l'histoire".

 

Laurent Blanc, lui, a complètement oublié ce geste. Le nouveau sélectionneur des Bleus est même plutôt lucide aujourd’hui : "quand il dit que le seul fautif c’est moi, il a raison. Je l’ai assumé. Je l’ai payé aussi", raconte le sélectionneur au micro d'Europe 1. Soucieux de montrer l’exemple une semaine après avoir réintégré Franck Ribéry et Patrice Evra, Laurent Blanc se montre même un brin philosophique : "le fait d’avoir gagné la Coupe du monde, ça a apaisé tout ça. Si ça n’avait pas été le cas, la cicatrice serait peut-être plus douloureuse. Le fait d’avoir gagné cette Coupe du monde m’a vraiment fait oublier cet épisode-là qui est malheureux pour moi mais qui n’a pas rejailli sur le collectif puisqu’on a gagné la finale".

Treize ans plus tard, l’eau a coulé sous les ponts. Les deux anciens adversaires sont devenus sélectionneurs de leur équipe nationale et se respectent réciproquement. "Blanc est un très bon gars", estime Slaven Bilic. Et de poursuivre : "il aurait pu signer un très bon contrat dans un gros club européen, mais il a choisi d'aider son équipe nationale, en difficulté. Il faut avoir la fibre patriotique pour ça. Je luis dis chapeau".

 

Même son de cloche pour l’entraîneur français : "je respecte Bilic comme tous les entraîneurs". La conclusion de Laurent Blanc est en revanche beaucoup plus étonnante. Avec du recul, il explique que ce mauvais geste a peut-être été salutaire : "ça m’a fait repartir deux ans de plus pour le championnat d’Europe. Si j’avais la finale, je n’aurais pas continué ma carrière et je serai passé à côté d’un autre titre".