Blanc: "Beaucoup de travail"

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Propos recueillis par Alban LAGOUTTE , modifié à
L'équipe de France poursuit les éliminatoires de l'Euro 2012 avec les réceptions de la Roumanie le 9 et du Luxembourg le 12. En conférence de presse, Laurent Blanc est revenu sur le retour en Bleu de Nasri et Gourcuff, mais aussi sur le petit nouveau, Dimitri Payet. Pour le sélectionneur, il faut entretenir la dynamique du succès ramené de Bosnie.

L'équipe de France poursuit les éliminatoires de l'Euro 2012 avec les réceptions de la Roumanie le 9 et du Luxembourg le 12. En conférence de presse, Laurent Blanc est revenu sur le retour en Bleu de Nasri et Gourcuff, mais aussi sur le petit nouveau, Dimitri Payet. Pour le sélectionneur, il faut entretenir la dynamique du succès ramené de Bosnie. Laurent, quelles sont les premières nouvelles concernant Abou Diaby ? Elles sont plutôt rassurantes. Dimanche, contre Chelsea, il a pris un très mauvais coup sur sa cheville droite, qui lui causait déjà quelques ennuis, mais nous ne sommes pas inquiets. Le match contre la Roumanie a lieu samedi, nous allons le préserver et faire évoluer ses séances d'entraînement en fonction de cette articulation douloureuse. On parle de plus en plus de l'arrivée d'un préparateur mental en équipe de France, qu'en est-il vraiment ? Oui, c'est un souhait de ma part. Je voulais déjà mettre cela en place lorsque j'étais à Bordeaux mais la difficulté de cette décision est de trouver la bonne personne, celle qui conviendra parfaitement au rôle que l'on veut lui donner. Actuellement, je suis dans une phase de réflexion, nous avons déjà rencontré des gens mais, depuis que j'ai annoncé ma volonté d'avoir un coach mental, vous imaginez bien que nous avons eu beaucoup de nouvelles candidatures. Mais, de toute façon, je ne prendrai pas quelqu'un à tout prix, mais juste une personne qui aura les compétences nécessaires pour un rôle précis. L'idée, c'est de mieux maîtriser l'environnement d'un match... "Faire du Stade de France notre stade" Votre décision de s'entraîner au Stade de France fait-elle partie de votre désir de mieux maîtriser l'environnement des matches ? Oui, tout à fait. C'est un choix qui entre dans cette réflexion. Nous devons faire du Stade de France notre stade. Si cette enceinte était plus proche de Clairefontaine, nous le ferions plus souvent mais, pour des raisons logistiques évidentes, ce n'est pas faisable. L'entraînement de la veille du match contre la Roumanie, le décrassage qui suivra puis un entraînement le lendemain matin se feront là-bas. Mais, pour moi, ça me semble nécessaire que les joueurs connaissent mieux ce stade pour s'y sentir mieux. On a vu par le passé des joueurs être paralysés par ce stade chargé d'histoire, je ne veux plus que ce soit le cas. Or, pour mieux maîtriser un sujet, il faut mieux le connaître. La défaite contre la Biélorussie (0-1) était-elle liée à ce facteur Stade de France ? On ne va pas se cacher derrière ce facteur-là mais je pense que ça a compté. Face à la Biélorussie, il a été possible que certains joueurs aient été timorés, par l'enjeu du match d'abord, mais aussi par l'environnement lié au Stade de France. Certains ont pu être touchés par l'émotion et n'ont pas pu s'exprimer pleinement. Même pour tous les joueurs qui sont habitués à évoluer dans de grands stades, le Stade de France, c'est particulier. On n'était pas loin de voir certains joueurs sortir leur téléphone portable pour prendre des photos... Il faut arrêter ça. La Roumanie voit cette rencontre contre les Bleus comme sa dernière chance de rester en course pour la qualification à l'Euro 2012, qu'en pensez-vous ? Si les Roumains pensent ça, alors ils se trompent. Ils ont fait deux matches nuls lors des deux premières rencontres et ce match à venir est le plus important, jusqu'au suivant, etc. Tant que rien ne sera joué mathématiquement, les rencontres à venir seront les plus importantes. Maintenant, je ne sais pas dans quel état d'esprit va arriver la Roumanie en France, mais je pense qu'ils vont vouloir nous poser des problèmes. On ne peut pas dire avant un match qu'on vise le nul. On joue à chaque fois pour gagner et c'est en fonction du déroulement du match, du contenu, qu'on peut ensuite dire si on a réussi un bon ou un mauvais résultat. Gourcuff et Nasri sont de retour en Bleu, comment comptez-vous les utiliser face à la Roumanie et au Luxembourg ? Vous vous focalisez beaucoup trop sur ces deux joueurs. Je ne suis pas du tout dans le même état d'esprit. Ce qui m'intéresse, c'est que mon équipe soit la mieux préparée possible et on en a vraiment besoin après une semaine où certains joueurs ont fait trois matches en huit jours. Mon souci, c'est la récupération, et en fonction de cela, je mettrai en place la meilleure équipe. Si ces deux joueurs méritent d'y être, alors ils y seront, mais personne n'est incontournable. Il se peut qu'un seul joue, voire même aucun des deux. En Bosnie, nous avons joué sans eux par la force des choses, et l'équipe a montré un beau visage. A ce moment, le train est passé et je vais en tenir compte dans ma réflexion. Depuis votre prise de pouvoir, on a souvent parlé de la charnière centrale défensive, mais qu'en est-il des latéraux ? Nous avons dans cette défense deux latéraux (Clichy et Sagna, ndlr) qui jouent ensemble et sont titulaires depuis un certain temps dans un grand club, entraîné par un entraîneur français qui a une philosophie de jeu proche de celle que nous voulons mettre en place en équipe de France. Ce sont deux bons joueurs mais, dans notre souci d'être très performants en défense, il faut aussi que l'on progresse sur les côtés, et pas uniquement dans l'axe. On a pu s'apercevoir contre la Biélorussie que nous n'avions pas été assez performants dans ce domaine. Si on avait été performant sur les côtés de la défense face aux Biélorusses, je pense que nous aurions fait match nul... Où en êtes vous dans votre quête du nouveau capitaine de l'équipe de France ? Je vais continuer à faire tourner le brassard, et je ne sais pas encore qui le portera contre la Roumanie. Il est possible que ce soit un joueur à qui je l'ai déjà donné avant, je ne sais pas encore... Encore faut-il que ce candidat soit titulaire et qu'il ait un comportement exemplaire dans le groupe, tant aux entraînements que dans la vie interne. Mais nous ne sommes pas pressés. "Diaby peut devenir un grand joueur" Les vainqueurs de la Bosnie ont-ils toujours de l'avance sur les autres à vos yeux ? C'est logique. Quand on veut créer quelque chose, sur quoi s'appuie-t-on ? Sur ce qui a été bon lors du dernier match. En Bosnie, il y a eu des choses positives, et d'autres choses à améliorer. Il y a encore beaucoup de travail malgré cette victoire mais on va se servir de ce match pour continuer à avancer. Le milieu de terrain avait été très bon en Bosnie, a-t-on de grandes chances de revoir les trois même joueurs face à la Roumanie ? Cela dépend de différents paramètres, avec déjà la forme des uns et des autres et la configuration dans laquelle se présentera la Roumanie également. Mais il est vrai qu'en Bosnie, notre milieu de terrain (M'Vila, A. Diarra, Diaby, ndlr) avait été notre grande force. Je vais en tenir compte dans ma réflexion. Êtes-vous prêt à aligner à nouveau un milieu de terrain à vocation défensive ? Mais, je suis désolé, Abou Diaby n'est pas un milieu de terrain défensif. Il n'y a qu'à voir contre Chelsea dimanche, où il a joué en position de numéro 10. Si Arsène Wenger le fait jouer à ce poste alors qu'il y a Samir Nasri dans l'équipe, c'est qu'il a de bonnes raisons de le faire, car il me semble qu'il le connaît mieux que quiconque. Abou est atypique, c'est un joueur qui a beaucoup d'aptitudes techniques malgré sa grande taille, et c'est assez rare. Il se projette également très bien vers l'avant. Evidemment, il sait aussi récupérer le ballon mais ce n'est pas ce qu'il aime faire le plus. Abou Diaby est-il capable de devenir un des "très grand joueur" que vous cherchez pour l'équipe de France ? Oui, comme beaucoup d'autres. Mais lui a peut-être la possibilité de le devenir plus vite que les autres car il est devenu un titulaire indiscutable à Arsenal. Il aurait pu l'être avant mais il n'a pas été épargné par les blessures. J'espère qu'il sera épargné dans les mois à venir car, techniquement, il a tous les atouts pour devenir un joueur important d'Arsenal, mais aussi de l'équipe de France. Certains joueurs, dont Karim Benzema et Lassana Diarra, sont arrivés en retard à Clairefontaine ce lundi matin, qu'est-ce qui est prévu dans ce cas-là ? Oui, il y a eu du retard, on va s'en occuper... Lors du dernier rendez-vous, nous avions décidé de retarder l'heure du rassemblement à Clairefontaine pour permettre à tout le monde d'arriver dans les temps. Mais, même dans cette configuration, certains trouvent le moyen d'arriver en retard. On va faire en sorte de régler le problème en interne, car c'est un sujet qui m'agace. Il faut prévoir ce genre de choses. Quand vous êtes à l'étranger, vous prévoyez votre avion et il n'y pas forcément une navette qui part toutes les heures. Il faut tout faire pour ne pas manquer cet avion. Les retardataires seront punis mais je n'irai pas jusqu'à les bannir obligatoirement du onze titulaire de samedi soir. On a déjà des suspendus, on ne va pas en rajouter... Mais, je me dis que Karim n'a pas joué avec le Real dimanche soir, il aurait d'autant plus dû être à l'heure...