Benneteau, l'exploit manqué

© Reuters
  • Copié
François QUIVORON , modifié à
TENNIS - Malgré une balle de match, le Français s'incline contre Nadal à Cincinnati.

TENNIS - Malgré une balle de match, le Français s'incline contre Nadal à Cincinnati. Quelle désillusion pour Julien Benneteau. Le Bressan était à deux doigts de s'offrir le scalp du numéro un mondial Rafael Nadal ce jeudi en huitièmes de finale du Masters 1000 de Cincinnati. Mais il a raté une balle de match dans le jeu décisif de la deuxième manche avant de s'incliner en trois sets (5-7, 7-6, 6-2), gêné par des crampes à la jambe gauche. Appliqué, agressif et concentré, le Français a pourtant livré une prestation quasi parfaite face à l'Espagnol, dépassé dans l'échange et acculé loin de sa ligne de fond de court. Une défaite cruelle donc. Sérieux depuis le début de l'épreuve américaine, avec des victoires contre Llodra et Wawrinka, Benneteau signe tout de même son meilleur résultat de la saison en Masters 1000, lui qui n'avait jusque là jamais dépassé le deuxième tour dans cette catégorie de tournois en 2010. Mais les quarts de finale semblaient à sa portée... En cas de succès contre Nadal, le protégé de Thierry Champion aurait mené dans leurs confrontations (2-1), ce que peu de joueurs sur le circuit peuvent se targuer (Davydenko mène 5-4 et c'est le seul du Top 10). En effet, Benneteau avait dominé le Majorquin à Lyon en 2004 (6-3, 6-0), sur une surface (la moquette) qui ne convenait guère à ce champion en devenir, avant que Nadal ne prenne sa revanche quelques mois plus tard à l'Open d'Australie (6-0, 6-4, 6-2). Assuré d'être tête de série à l'US Open depuis qu'il a franchi le deuxième tour dans l'Ohio, Benneteau joue relâché, en confiance. Et contre Nadal, cette attitude a failli faire la différence. A un point près... Malgré les crampes, il va au bout La dernière fois que le Français a dominé un membre du Top 10, c'était à Marseille en début de saison (Tsonga). Et il n'en a affrontés que trois autres depuis, pour autant de défaites. Pas de réelle référence donc face aux cadors du circuit. Mais contre Nadal, Benneteau avait promis de rentrer dans le terrain dès que l'occasion allait se présenter, une tactique appliquée à la lettre à l'entame de match avec un break d'entrée (2-0). Et même une balle de double break finalement écartée par l'Espagnol qui recollait au score juste derrière (3-3). Pas de quoi dévier le Bressan de sa stratégie, à savoir agresser son adversaire le plus possible et le repousser loin de sa ligne. Moins performant en contre et proposant des balles inhabituellement courtes dans l'échange, le n°1 mondial perdait logiquement la première manche (7-5). Agacé par son manque de réussite, Nadal montrait plus de consistance dès les premiers points de la deuxième manche, break à la clé (2-0). Un avantage rapidement annulé par Benneteau (3-3) qui se lançait alors dans un bras de fer à haute tension avec son adversaire. A 6-5 en faveur du n°1 mondial, sur le service du Français, l'Espagnol s'offrait une balle de set, sauvée d'un magnifique revers long de ligne. Le jeu décisif décidait finalement de l'issue de la manche. Mené 5-3, Benneteau trouvait les ressources nécessaires, notamment grâce à son service (12 aces), pour obtenir sa première balle de match. Nadal, qui ne gamberge jamais dans ce genre de moment, frappait alors deux coups de fusil, le premier pour écarter la balle de match, le deuxième pour décrocher une nouvelle balle de set. Benneteau, lui, craquait dans l'échange et relançait le Majorquin (7-6). Pas facile alors de dénicher l'influx nerveux pour repartir à la bataille, surtout face à un guerrier comme Nadal. Et quand un pépin physique s'en mêle, cela devient mission impossible. Sur son premier jeu de service, le Bressan ressentait une vive douleur qui raidissait sa jambe gauche lors d'un service. Les crampes le coupaient dans son élan. La partie venait de définitivement tourner en faveur du n°1 mondial. Benneteau, massé par le kiné aux changements de côté, finissait tout de même la rencontre, conclue 6-2 par Nadal.