Bayonne se saborde

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les retrouvailles entre Bayonne et Toulouse samedi, à Jean-Dauger, n'ont pas permis aux Basques d'effacer le traumatisme du match aller. Défait (9-12) au terme d'un match explosif, mais pauvre dans le jeu, l'Aviron, qui n'a pas tapé la pénalité du nul dans les dernières minutes, a sans doute dit adieu à l'Europe avant même la dernière journée.

Les retrouvailles entre Bayonne et Toulouse samedi, à Jean-Dauger, n'ont pas permis aux Basques d'effacer le traumatisme du match aller. Défait (9-12) au terme d'un match explosif, mais pauvre dans le jeu, l'Aviron, qui n'a pas tapé la pénalité du nul dans les dernières minutes, a sans doute dit adieu à l'Europe avant même la dernière journée."Non !" Entre colère froide et amertume, Richard Dourthe, interrogé samedi au micro de Canal+, refuse d'accabler ses joueurs, qui quelques minutes plus tôt, avaient l'opportunité d'arracher le match nul (12-12) au Stade Toulousain, mais ont préféré à deux minutes de la sirène joué à la main la pénalité offerte par M. Matheu face aux barres. Pourtant, les images sur l'instant du manager bayonnais, si passionné, semblaient clairement indiquer un désaccord et avant la dernière journée de la saison régulière, l'Aviron, finalement défait (9-12), doit se contenter du seul bonus défensif au lieu des deux points du nul, synonyme d'un recul d'un rang au classement à la septième place, au-delà des strapontins européens...Devant son public, Bayonne visait deux victoires ce samedi face à Toulouse puis la semaine prochaine devant le Stade Français pour assouvir son ambition européenne. Le premier pari est déjà raté et comme ne peut que le regretter Dourthe, maîtrisant à grand peine ses nerfs pour ne pas vilipender l'arbitrage: "Ce n'est pas terminé, mais ça ne dépend plus de nous. On mérite peut-être de gagner, au final, on ne prend qu'un point ce soir, mais on n'a plus notre destin entre nos mains. (...) Le match nul pouvait peut-être nous aider un peu plus, mais avec la victoire, on maîtrisait tout." Au lieu de quoi... Les Basques avaient la volonté d'être cette fois à la hauteur du rendez-vous, eux qui étaient passé à côté de leur match aller, humiliés (32-11) dans la Ville Rose. Mais trop d'indiscipline et si peu d'intentions dans le jeu au final. Toulouse, qui de son côté "avait un peu coupé les moteurs depuis quinze jours", pour reprendre l'expression de Guy Novès, a sans doute retrouvé l'engagement, qui sied aux futurs joutes qui l'attend en phases finales. Mais tout fut loin d'être parfait pour les champions de France, particulièrement indisciplinés et maladroits, eux qui n'ont inscrit qu'un seul essai lors de leurs quatre derniers matches... Martin et Fritz, c'est chaud !Le désir des Toulousains de retrouver de l'engagement et de l'appétit dans le jeu ne tarde pas à se manifester. Les accents du Vino Griego résonnent encore dans un Jean-Dauger rempli jusqu'à la gueule et Vincent Clerc, au terme d'un premier superbe mouvement des visiteurs, joue au pied pour lui-même, mais ne peut contrôler le ballon dans l'en-but, gêné par le retour de Craig Gower (5e). L'impact et l'ascendant sont clairement toulousains en ce début de rencontre et David Skrela tente un drop, qui trouve le poteau (7e). Bayonne subit, mais Bayonne, comme l'a indiqué Jean-Baptiste Peyras à Sports.fr cette semaine, refuse d'aborder ce match "dans la peau du petit". Regarder le champion dans le blanc des yeux, mais la fierté est mal maîtrisée par les Basques et le centre bayonnais, Sam Gerber, pour une charge loin de l'action, ne vole pas son carton jaune (9e). Une minute plus tôt, l'ambiance électrique sur la pelouse, dérape en bagarre générale. Un contentieux, datant du match aller, entre Rémy Martin et Florian Fritz, de toute évidence toujours d'actualité, a suffi à mettre le feu aux poudres sur une première bagarre générale le long de la touche... Au-delà de ce duel d'internationaux, l'affrontement cristallise le combat des deux packs, où personne ne veut céder... Un contexte sans doute peu propice au spectacle et à la fluidité du jeu, et qui ne risque pas de faire les affaires de l'Aviron, qui ne profite pas de l'indiscipline de son adversaire – cinq pénalités dans le premier quart d'heure... - la faute à la botte imprécise de son buteur Cédric Garcia par deux fois en échec face aux barres (11e, 15e). Et dans la foulée, Martin et Fritz jouent l'acte II de leur match dans le match, initiant une nouvelle générale et obligeant M. Matheu à sortir les deux hommes pour dix minutes (16e). A la pause, les deux formations, incapables dans ces conditions de développer leur jeu, virent dos à dos (6-6) après deux pénalités de part et d'autre des deux buteurs Cédric Garcia (19e, 38e) et David Skrela (22e, 33e). Pourtant, à en croire Thierry Dusautoir, interrogé sur le chemin des vestiaires, Toulouse n'est pas mécontent: "On a montré en une période autant de jeu que lors de nos deux dernières sorties". Le Stade a certes le plus souvent franchi, mais, trop maladroit, sans concrétiser...Le choix de Linde...Et son indiscipline de la première période se prolonge après le repos. Mais là encore Garcia, dans un mauvais jour, passe à côté sur deux tentatives dans ses cordes (42e, 46e). Le volume de jeu reste famélique, alors les artificiers conservent la main, ou le pied, mais Skrela, à son tour, connaît son premier échec sur une tentative, il est vrai délicate, totalement en coin (55e). Le buteur toulousain, suite à une faute au sol de Martin, cette fois ne tremble pas pour redonner l'avantage aux siens (6-9, 55e). Manu Edmonds, entré en jeu, supplée Garcia et répond au Toulousain en trouvant la cible sur sa première tentative (9-9, 61e).Mais à l'approche des demi-finales, le Stade retrouve l'instinct du tueur, à l'image de Skrela, qui malgré les huées de Jean-Dauger, réussit son coup de pied là encore totalement excentré (9-12, 65e). L'ancien Parisien a l'occasion de creuser le premier break du match, mais connaît un second échec (71e), qui a le don de réveiller l'Aviron, dont la pression dans les dernières minutes met sous pression Toulouse comme jamais depuis le coup d'envoi. Les Rouge et noir s'arc-boutent et jusqu'à concéder la pénalité face aux poteaux que tout un stade réclamait (78e). La suite, c'est le choix de Linde, qui dit non au match nul et compromet sans doute le rêve européen de l'Aviron...