Au fond du trou

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A.C. , modifié à
JO 2010 - Vincent Vittoz et Cyril Miranda ont été victimes d'une chute en finale.

JO 2010 - Vincent Vittoz et Cyril Miranda ont été victimes d'une chute en finale. Vincent Vittoz n'est pas verni ! Méritoire cinquième du 15 km classique, «sa» course le lundi 15 février, à quatre secondes de ce qui aurait pu constituer son premier podium olympique, le skieur de La Clusaz, 34 ans, est une nouvelle fois passé tout près du Graal une semaine plus tard lors du sprint libre par équipes, mais cette fois, l'amertume est sans doute plus importante: car s'il s'était avoué vaincu par plus fort que lui sur l'épreuve individuelle, la malchance s'est cette fois invitée à la «fête» sous la forme d'une chute de son coéquipier Cyril Miranda à la fin du quatrième des six tours de ce relais. Jusqu'ici, les deux Bleus avaient parfaitement récité leur partition, à savoir deux premiers tours d'attente, avant une accélération de Vittoz dès l'entame de son deuxième relais, commençant à étirer un peloton jusqu'ici compact. "La tactique était que Cyril s'économise et moi, je devais durcir la course et c'est ce que je fais sur le deuxième tour et c'était bien car derrière ils commençaient à souffrir", commentera après-coup l'intéressé au micro de France 3. Le natif d'Annecy transmet même le relais à Miranda en pole position, ce dernier, conformément à la stratégie pré-établie avec les entraîneurs, gère alors ce tour dans le but de s'économiser pour le dernier, qui s'annonce intense, tant les tandems sont proches les uns des autres. Vittoz: "On n'a pas de chance..." Il s'apprête à en terminer en cinquième position, lorsque, patatras !, le Russe Alexei Pethukov, semble le toucher au moment de le dépasser, la chute est inévitable et voilà le train qui part sans les Français, Miranda finissant par lancer Vittoz en dernière position. Ce dernier se lance alors dans une quête de l'impossible, parvient à remonter de la 10e à la 7e place sur son dernier passage – "Je pense que sur le dernier tour je fais encore le meilleur temps donc la forme elle était là" -, mais l'écart avec les leaders, notamment les Allemands, qui ont décidé de remettre un coup de collier par l'intermédiaire d'Axel Teichmann, est trop important pour permettre à Miranda de se rattraper et d'offrir un podium aux Bleus sur l'ultime tour. Le Jurassien pointe bien à un moment à quelques longueurs des Russes et Norvégiens, qui chassent derrière l'Allemagne, mais la somme d'efforts consentis pour tenter de revenir au contact finit par se payer et c'est finalement sur une bien amère septième place que les deux Français en terminent. Rageant, forcément, pour un Vincent Vittoz, qui, toujours au micro de France 3, ne pouvait que regretter ce scénario-catastrophe: "On fait une super course, mais on n'a pas de chance. Cyril Miranda chute et ça se passe à dix mètres de la zone de change, je ne peux pas aller le récupérer alors qu'il est à terre. C'est dommage, il y avait vraiment des possibilités sur cette course. On aurait pu jouer avec les trois équipes de devant mais le problème, c'est qu'avec des «si» on ne fait pas une médaille." Effectivement, la glorieuse incertitude du sport a encore quelques beaux jours devant elle, tandis que Vincent Vittoz voit ses chances de médaille olympique fondre comme la neige au chaud soleil de Whistler. Désespéré ? L'intéressé veut encore y croire, conforté par sa bonne course du jour: "Physiquement, je me sens très bien mais il faut que je récupère car il y a deux jours, j'ai fait un 30 kilomètres poursuite (15e, ndlr). J'enchaîne les épreuves mais je serai là pour le relais mercredi. Il y a de la déception aujourd'hui, mais je suis aussi remonté." Et si cette frustration débouchait enfin sur une médaille olympique tant attendue ?