Au coeur du premier PSG-OM familial

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LIGUE 1 - Europe1.fr a pris la température depuis la tribune Auteuil lors de PSG-OM, dimanche.

La réception de l'OM au Parc des Princes n'était pas seulement un test pour les joueurs du PSG. C'en était un aussi pour ses dirigeants. Après les graves incidents qui avaient émaillé le dernier clasico, le 28 février dernier - lancers de fumigènes, tentative d'envahissement du terrain, affrontements entre Boulogne et Auteuil ayant conduit à la mort d'un supporter -, Robin Leproux, le président du PSG, jouait gros avec son premier clasico nouvelle version. Pour tester l'ambiance, Europe1.fr a assisté à la rencontre dans la tribune Auteuil.

Auteuil, ce n'est pas un choix de notre part. Désormais, les places les moins chères, situées dans les virages, font l'objet d'un placement aléatoire. Pour mettre fin à la guerre de clans et de territoires que se livraient les deux tribunes rivales du Parc, la direction du PSG a en effet décidé de revoir intégralement sa politique de billetterie. Plus d'abonnements en virages et impossible, à l'achat, de savoir où l'on va atterrir. C'est le prix à payer pour n'avoir à sortir que 12 euros, le tarif unique proposé depuis le début de la saison, y compris pour ce clasico.

Ambiance calme autour du Parc

À une heure du coup d'envoi, on ne ressent aucune pression aux abords du stade. Des colonnes de CRS, à pied ou à cheval, nous rappellent juste que c'est soir de clasico. Mais le Parc des princes version couvre-feu, cela reste un... classique. La rue qui relie les tribunes Boulogne et Auteuil est bouclée les soirs de match, en raison du passage du bus de l'équipe adverse et de ses supporters. Cette fois, les supporters de l'OM n'étaient pas là mais la rue est restée fermée.

Sept mois après la mort de Yann Lorence, on pouvait craindre un règlement de comptes entre groupes rivaux. Mais l'atmosphère, à peine troublée par des "Marseille, on t'enc...", reste relativement légère. Des stickers "Boycott du Parc" rappellent la position de certains groupes de supporters, mécontents du traitement dont ils font l'objet.

Pas de supporters marseillais ni d'ultras parisiens

Dissoutes, mises en sommeil ou marginalisées depuis la fin de saison dernière, les associations ont disparu. Les graffitis des coursives, à l'effigie d'anciennes gloires du PSG, ont été effacés. Plus d'animations dans les tribunes, ou alors seulement celles assurées par le club. Les bâches aux couleurs rouge et bleu sont aux abonnés absents. Seul un gigantesque et efficace "Paris Saint-Germain Football Club" a été ressorti pour l'occasion. L'ancien "Virage Auteuil" est désormais peuplé de supporters "isolés". Et pour cause, on ne peut plus acheter les places que par deux.

Si Auteuil et Boulogne sont pratiquement pleins - avec quelques femmes et sans doute un mixte de nouveaux venus et d'anciens abonnés -, les quarts de virage ne sont, eux, pas totalement remplis. Avant le coup d'envoi, les sifflets montent contre les joueurs marseillais, et notamment contre Gabriel Heinze, ancien Parisien passé à l'"ennemi". Les "meneurs" des groupes de supporters absents, les insultes prennent le pas sur les chants. À l'entrée des équipes, les lumières des fumigènes sont remplacées par celles des portables. En face, à Boulogne, plus de drapeaux français ou de "Marseillaise" chantée à pleins poumons. "I got a feelin'" des Black Eyed Peas résonne à fond...

Et le déroulement du match fait le reste...

Le PSG, qui mène 2-0 après moins de 20 minutes de jeu, se met le Parc dans la poche. L'absence de supporters marseillais et le jeu chatoyant des locaux détendent l'atmosphère. Mais ça reste Marseille, donc on insulte - encore et encore -, on jette des papiers sur les tireurs de corner, on envoie un pétard sur le but de Hoarau et on vise Gignac avec le laser vert, plaie récurrente des stades dont a été victime récemment Cristiano Ronaldo. Le match gagné, les supporters regagnent le métro en faisant rimer "ta mère" et "canebière", le refrain des grands soirs qu'on n'avait plus entendu depuis six ans Porte d'Auteuil.

Pas d'incident majeur dans le stade ou en dehors - merci aussi la victoire -, les dirigeants du PSG sont peut-être en passe de réussir leur pari. Mais il est facile d'attirer 40.234 spectateurs pour un PSG-OM. La vraie réussite, ce sera de remplir le Parc face à Caen, ou à Brest, lors des fraîches soirées de novembre... Et là, on peut penser qu'il y a encore du travail.