Affaire Laporte-Altrad : "L'Équipe" apporte un nouvel élément à charge contre le président de la FFR

Bernard Laporte et Mohed Altrad, ici le 19 février dernier, sont dans la tourmente.
Bernard Laporte et Mohed Altrad, ici le 19 février dernier, sont dans la tourmente. © Franck PENNANT / AFP
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N.R. , modifié à
Selon le quotidien, le président de Montpellier Mohed Altrad aurait demandé une faveur à son homologue de la FFR lors d'une entrevue à la mi-juin.

Le titre de Une de L'Équipe de ce mercredi est sans ambiguïté : "Ça se gâte". Et ça se gâte d'abord pour le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte.  Le quotidien apporte en effet un nouvel élément éclairant sur l'affaire qui empoisonne depuis plusieurs semaines le rugby français : l'affaire dite Laporte-Altrad, du nom du président du Montpellier Hérault Rugby (MHR).

En résumé : comme révélé par Le JDD, Laporte est soupçonné d'avoir usé de son influence pour réduire une sanction contre le club héraultais, sur fond de liens commerciaux entre les deux hommes. Aujourd'hui, L'Équipe annonce que Laporte et Altrad se sont rencontrés à la mi-juin à Montpellier. Le président du MHR aurait alors demandé à Laporte de "voir ce qu'il pouvait faire pour atténuer les sanctions", à savoir 70.000 euros d'amende et un match de suspension pour l'Altrad Stadium, sanctions prononcées après l'apparition de de banderoles hostiles au président de la Ligue nationale de rugby, Paul Goze, et à celui du Racing, Jacky Lorenzetti, lors d'un match le 22 avril.

Contrat annulé. Au sujet de la rencontre estivale entre les deux présidents, L'Équipe écrit : "Mi-juin, on peut imaginer qu'Altrad et son entourage se sentent d'autant mieux fondés à demander un "service" à Laporte que le mécène montpelliérain donne beaucoup de son argent à la fédération (sponsoring, maillot, formation…). Inversement, l'oreille de Laporte est sans doute d'autant plus attentive qu'il est en affaire personnelles avec Altrad." Fin août, Le JDD avait révélé qu'Altrad avait signé un contrat d'un an pour un montant de 150.000 euros avec BL Communication, société dirigée par Laporte. Depuis, ce contrat a été annulé.

Sanctions allégées in fine. Reste ces sanctions allégées prononcées contre le MHR. D'abord confirmées par la commission d'appel de la FFR le 29 juin dernier, elles avaient été revues le lendemain. D'une amende de 70.000 euros et d'une suspension de terrain, on était passé à 20.000 euros d'amende et à la levée de la suspension. Entre-temps, le 30 au matin, Laporte avait passé un coup de fil à Jean-Daniel Simonet, président de la commission. L'ancien ministre des Sports ne nie pas l'existence de ce coup de fil, mais estime qu'il était dans son bon droit car la décision de la commission d'appel n'était pas encore entérinée et qu'elle l'a été seulement le 30. L'enjeu dans cette affaire est désormais de savoir si une décision "irrévocable" avait bien été prise dès le 29, comme le laisse penser L'Équipe.    

L'enquête administrative lancée par la ministre des Sports le mois dernier continue. Plusieurs membres de la LNR doivent déposer ce mercredi devant l'Inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS).

Mardi, l'Union des clubs professionnels de rugby (UCPR), par la voix de son président Alain Carré, a elle dénoncé un "conflit d'intérêts" entre Laporte et Altrad, concernant le sponsoring du maillot de l'équipe de France, vitrine de la FFR…