Affaire Altrad : Laporte attaque "L'Equipe" en diffamation

Bernard Laporte est soupçonné de favoritisme envers le club de Montpellier.
Bernard Laporte est soupçonné de favoritisme envers le club de Montpellier. © BENJAMIN CREMEL / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans des articles publiés entre août et octobre, le journal "L'Equipe" affirme que le président de la FFR est intervenu auprès de la commission d'appel fédérale qui, le 30 juin, a diminué des sanctions prises en première instance contre Montpellier.

Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte, soupçonné de favoritisme envers le club de Montpellier, propriété de l'homme d'affaires Mohed Altrad, poursuit le quotidien L'Equipe pour diffamation devant le tribunal de Paris, a annoncé jeudi son avocat. Bernard Laporte fait citer à comparaître le directeur de la publication du quotidien sportif pour "diffamation publique envers un citoyen chargé d'un service public", ainsi que le journaliste Frédéric Bernes, auteur de quatre articles publiés entre le 30 août et le 18 octobre sur cette affaire. 

Des liens entre Laporte et Altrad. Dans ces publications, intitulées notamment "Laporte, le coup de fil piège" ou "Le jour où on a soufflé à l'oreille de Laporte", le journal affirme que le président de la FFR est intervenu auprès de la commission d'appel fédérale qui, le 30 juin, a diminué des sanctions prises en première instance contre Montpellier. Le club est dirigé par Mohed Altrad, dont le groupe de matériel pour le BTP est devenu en mars le premier partenaire maillot du XV de France. Par ailleurs, à la suite de son élection à la tête de la FFR le 3 décembre, Bernard Laporte avait signé, à titre personnel, avec le milliardaire un contrat d'image pour un montant de 150.000 euros. Face aux accusations de conflit d'intérêt, il y a depuis renoncé. 

Laporte dément toutes pressions. Depuis la révélation de l'affaire mi-août par le JDD puis par L'Equipe, sept membres sur treize ont démissionné de la commission d'appel de la FFR. Bernard Laporte a certes reconnu avoir téléphoné le 29 juin à Jean-Daniel Simonet, président de cette commission qui siégeait ce jour-là, mais dément toute pression en faveur du club héraultais. "Il a téléphoné car il pensait que la décision avait été prise, mais il n'a en aucun cas voulu la modifier", selon Me Versini. Le ministère des Sports a diligenté une enquête administrative pour faire la lumière sur cette affaire, très embarrassante en pleine candidature de la France pour l'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023. Le vote final est fixé au 15 novembre.

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont terminé leurs auditions. La procédure de la citation directe assure aux plaignants la tenue d'un procès. Une audience de procédure préalable a été fixée au 13 décembre, selon l'avocat de Bernard Laporte, qui réclame 20.000 euros de dommages et intérêts aux prévenus.