L1 : pourquoi la France refuse "la goal line technology" ?

© AFP / YASUYOSHI CHIBA
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La technologie vidéo pour valider un but n'a toujours pas été adoptée en France. Elle aurait pourtant été bien utile dimanche soir, lors du match OM-OL.

La fin de match entre Marseille et Lyon (0-0), dimanche soir, s'est terminée dans un climat de tension extrême. En cause : le refus d'un but à l'OM, sur une frappe d'Ocampos repoussée par Lopes, le gardien lyonnais. Après plusieurs ralentis, la vidéo prouve pourtant que la balle avait bel et bien franchi la ligne, et que le but aurait dû être accordé aux Marseillais. Mais sans l'assistance de la "goal line technology", ce système vidéo qui permet de contrôler si un but est valable ou non, il était impossible pour l'arbitre de juger cette action litigieuse. Les instances du foot français refusent pourtant sa mise en place, au contraire de l'Angleterre, de l'Allemagne et de l'Italie.

Une histoire de coûts. Si la France refuse d'adopter la "goal line technology", c'est avant tout pour une histoire de gros sous. "Elle est beaucoup trop chère. La France n'a pas les moyens de s'offrir un système qui coûte environ 400.000 euros par stade", avait expliqué Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel, en août dernier sur BFM TV. Selon l'Equipe de lundi, qui avance des chiffres très proches, "équiper un stade de Ligue 1 coûte entre 200.000 et 300.000 euros. Sans compter les coûts de fonctionnement, eux aussi conséquents, puisqu'il faut du personnel dédié".

Un test concluant en Coupe du Monde. La FIFA, elle, a déjà adopté le système depuis la fin 2012. Il avait été utilisé pour la première fois cet été à la Coupe du Monde, lors de France-Honduras. La goal line technology avait permis de valider un but inscrit par Karim Benzema, à la 48e minute de ce match du premier tour largement remporté par les Bleus (3-0). La FIFA avait mis en place cette technologie pour éviter de reproduire la polémique qui avait suivi le 8e de finale du Mondial 2010 entre l'Allemagne et l'Angleterre. Lors de ce match, un but anglais avait été refusé, à tort, alors que la frappe de Lampard avait largement franchi la ligne. L'Angleterre aurait prié pour avoir la "goal line technology" en Afrique Sud…

Les autres pays européens s'y mettent. L'Angleterre a été le premier des grands championnats européens à suivre le mouvement, dès août 2013. Les stades de Premier League sont tous équipés du fameux "Hawk-Eye", un système  déjà utilisé au tennis. Grâce à l'installation de caméras près de la ligne de but, la vidéo a ainsi permis à plusieurs reprises d'aider les arbitres anglais. L'Italie et l'Allemagne ont elles aussi décidé d'adopter la "goal line technology" dans leurs championnats respectifs, à partir de la saison prochaine.

L'utilisation de la goal line technology lors de Chelsea-Hull City en août 2013 :

Quid de l'Euro 2016 ? L'UEFA y est cependant opposée pour les compétitions qu'elle organise, comme la Ligue des champions. Michel Platini, le président de l'instance qui est aussi un farouche opposant à la vidéo, avait réitéré son opposition en août dernier, avec les mêmes arguments que la LFP. "Cette technologie coûte une fortune, et pour un Euro, j'attendrai de savoir ce que Pierluigi Collina (responsable des arbitres à l'UEFA) en pense", s'était justifié l'ancien numéro 10 des Bleus. Selon l'Equipe de lundi, son adoption en Coupe d'Europe coûterait près de 50 millions d'euros par an. Mais pour l'Euro 2016, qui aura lieu en France, l'UEFA n'a pas encore tranché.

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