Xavier Dupont de Ligonnès : son ami Michel convaincu "qu'il n'est pas resté en France"

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A.H. , modifié à
Le magazine "13h15 le samedi" sur France 2 est allé interroger des anciens proches amis de Xavier Dupont de Ligonnès, dont on n'a toujours pas retrouvé la trace, sept ans après l'assassinat de sa famille à Nantes.
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Sept ans après la mort non élucidée de de sa femme et de ses enfants, Xavier Dupont de Ligonnès reste une énigme. Le 9 janvier, les enquêteurs ont bien cru mettre enfin la main sur le père de famille nantais dans un monastère isolé de Roquebrune-sur-Argense, dans le Var. Mais une fois de plus, ils s'y sont cassés les dents. Le moine signalé n'était pas l'homme recherché, et le mystère reste entier. Pour la première fois, certains proches de Xavier Dupont de Ligonnès ont accepté de témoigner devant les caméras de 13h15 le samedi, sur France 2. On en apprend un peu plus sur cette personnalité aussi trouble que joviale, attentionnée, brillante et charismatique.

"Je pense qu'il est vivant". Sept ans après les faits, Michel a bien du mal à effacer les stigmates du traumatisme laissé par le drame. Les deux hommes sont amis depuis 30 ans. Jeunes et célibataires, ils ont parcouru ensemble 48 Etats des Etats-Unis pendant un long voyage d'un an et demi. Michel considérait Xavier Dupont de Ligonnès comme "un frère". Aujourd'hui, il est habité par une intime conviction. "Personnellement, je pense qu'il est vivant. La probabilité qu'il le soit est pour moi assez grande", confie-t-il au micro de France 2. Si le tueur présumé avait eu une quelconque envie de mourir, "il se serait suicidé avec sa famille", estime Michel. "Il n'avait aucun intérêt de planifier tout ce scénario pour aller se tuer quelque part dans le Var ou ailleurs".

"Il n'est pas resté en France". Michel a retourné le problème cent fois dans sa tête. Pour lui, Xavier Dupont de Ligonnès a toutes les qualités pour se fondre dans la foule, pour se réinventer une identité. "Discret", "charismatique", "gentil" l'homme "peut changer d'apparence." "Il parle plusieurs langues couramment sans accent. Il pouvait passer pour un Américain sans aucun problème, et encore aujourd'hui. J'imagine que c'est ce qu'il a fait, il a dû partir quelque part où il parle une autre langue, pour qu'on ne le retrouve pas. Il n'est pas resté en France, ça m'étonnerait", avance Michel. En revoyant les images de vidéosurveillance d'un distributeur automatique de billets où Xavier Dupont de Ligonnès apparaît une dernière fois, aux prémices de sa cavale, Michel s'arrête sur un geste. "Au guichet, il a tourné la tête avec la caméra. Ce n'est pas anodin, c'est du Xavier tout craché. Ça veut dire 'au revoir, c'est fini, vous ne me verrez plus'", avance-t-il.

Entendu sur europe1 :
C'était un homme très attentionné, très proche de ses enfants. C'était une famille heureuse

Un geste "prémédité, orchestré". Le vieux copain décrit également un Xavier Dupont de Ligonnès aimant avec sa famille. Avec son épouse Agnès, "ils avaient une harmonie, ils s'embrassaient, se parlaient gentiment. C'était un homme très attentionné, très proche de ses enfants. C'était une famille heureuse", assure-t-il. Comme beaucoup dans l'entourage de la famille, Michel ne comprend toujours pas ce qui a pu pousser Xavier à passer à l'acte. "On peut avoir un instinct violent sur un coup de colère. Mais ça, ce n'est pas un coup de colère. C'est prémédité, organisé, orchestré", juge-t-il.

Un ancien amour de jeunesse. Les journalistes du magazine de France 2 ont également retrouvé Catherine, l'amoureuse de Xavier Dupont de Ligonnès, lorsqu'ils n'avaient que 16 ans, à Versailles. Celle-ci était restée une amie, et il lui rendait visite régulièrement. "J'aimerais savoir où il est. Ça m'intéresse aussi de savoir comment on bascule, comment quelqu'un qui puisse paraître aussi normal l'est aussi peu ? Je pense qu'il s'agit d'une pathologie, d'un dysfonctionnement cérébral, psychologique, psychiatrique, pour en arriver là", souffle-t-elle. 

"Un grand destin l'attendait". L'ancienne petite amie décrit un jeune homme qui, alors, "dénotait du contexte versaillais, un peu coincé et traditionnel, parce qu'on avait l'impression que ce qu'il aimait, c'était d'être libre, d'avoir ses jolies petites voitures qu'il achetait, retapait et revendait. Il écoutait la musique des Beach Boys et il se baladait. Il était quand même assez hors norme par rapport à ce contexte très codifié", se souvient-elle. Moins romantique, et plus troublant peut-être, le jeune Xavier Dupont de Ligonnès tenait alors un discours qui a marqué Catherine. "Il semblait dire qu'il avait un grand destin qui l'attendait, sans rentrer dans les détails. Qu'il était formaté, programmé, pour accomplir un rôle important à l'échelle historique".