Agents de sécurité (1280x640) GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP 1:19
  • Copié
Hadrien Bect, édité par Ugo Pascolo
La société Bodyguard, spécialisée en informatique, a licencié ses 430 salariés en leur envoyant simplement deux SMS. Les salariés sont sous le choc.

C'est un licenciement aussi inhabituel que lapidaire. Pas moins de 430 salariés de la société de sécurité Bodyguard, basée à Évry, dans l'Essonne, se sont vu notifier leur licenciement par SMS, le 16 avril dernier. Les salariés ne savaient pas que l'entreprise rencontrait des difficultés financières.

"C'est inadmissible." "'Par jugement, le 16 avril 2018, le tribunal de commerce a ouvert une procédure de liquidation judiciaire sans poursuite d'activité dans ces conditions'", lit Yannick, 50 ans, dont sept passées comme chef d'équipe chez Bodyguard. "Suite à ça, nous avons reçu un deuxième texto : 'Conformément au jugement, nous vous demandons de cesser toute activité à compter de 19 heures. Les salaires seront payés par l'AGS [L'Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés, nldr]. La direction'". "C'est la première fois que je reçois un truc comme ça dans ma carrière, c'est vraiment nous considérer comme des moins que rien", déplore Yannick. "Il aurait pu au moins nous envoyer une lettre recommandée. Un texto, cela ne veut rien dire, c'est inadmissible", s'insurge-t-il.

L'ancien patron déjà condamné pour travail dissimulé et blanchiment. Une communication défaillante aussi bien sur la forme que sur le fond, puisque personne n'était au courant des difficultés financières de l'entreprise. La CGT assure également ne pas avoir été prévenue de cette situation. La nouvelle est donc tombée comme un couperet pour les 430 salariés. Pourtant, ce n'est pas la première fois que la société Bodyguard a affaire à la justice : en 2015, son ancien dirigeant avait été condamné pour travail dissimulé et blanchissement après avoir mis en place un vaste système pyramidal de fraude à l'Urssaf, selon le Parisien, présent le jour du jugement. Cet homme est également interdit de gérer toute entreprise, mais il serait resté actionnaire principal de Bodyguard, précise France 3. En novembre dernier, l'entreprise avait connu un autre changement de direction.