Vote de la réforme de la SNCF : "On reçoit le message d'être floué par le gouvernement"

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A.D , modifié à
Au lendemain de l'adoption du projet de loi de réforme de la SNCF à l'Assemblée, le syndicat SUD Rail considère que le gouvernement n'a pas rassuré sur le statut de l'entreprise et sur les cheminots.
INTERVIEW

La réforme ferroviaire a été très largement adoptée à l'Assemblée nationale mardi, en première lecture. Au lendemain de ce quasi plébiscite parlementaire, Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD Rail était l'invité de la matinale d'Europe 1, alors même que le quatrième mouvement de la grève perlée des cheminots commence.

"Quand on voit le produit sorti". Le vote est, sans surprise, mal accepté par le syndicaliste : "On reçoit le message d'être floué par le gouvernement. On a soi-disant concerté depuis plus d'un mois. On a le gouvernement qui se précipite devant les médias pour dire que l'entreprise restera publique, que les cheminots conserveront leur statut et quand on voit le produit sorti du Parlement, on est vraiment loin de tout ça", regrette Erik Mayer qui ne veut pas se satisfaire de la mention dans la loi d'une entreprise "intégralement détenue par l'Etat". Il regrette notamment que l'amendement sur l'incessibilité de l'entreprise ait été rejeté.

"Ça va repartir". Mais le vote massif du projet de loi ne change par ailleurs pas son opinion sur la légitimité du la mobilisation, pourtant moins suivie cette semaine : "C'est la volonté des cheminots qui font notre légitimité aujourd'hui. On attaque les 7e et  8e jours de grève sur le même mois avec des retenues salariales fortes, donc il y a une forme d'économie," concède le syndicaliste avant d'assurer que "ça va repartir".

 

La CGT souhaite l'arrêt du processus parlementaire et de "réelles négociations"

L’adoption du projet de loi sur la réforme ferroviaire, à une large majorité, ne doit pas arrêter le mouvement de contestation, selon Cédric Robert, de la CGT cheminots : "Le processus va durer jusqu’à fin juin, voire peut-être même début juillet. Il s’agit de continuer à peser par la mobilisation sur l’ensemble du calendrier législatif. Il serait raisonnable de la part du Premier ministre de stopper le processus parlementaire et d’ouvrir de réelles négociations sur le devenir du service public ferroviaire."