Voiture de police incendiée : les neuf "antifas" fixés mercredi sur leur sort

Le tribunal s'est surtout attaché à décortiquer les images de cette attaque survenue le 18 mai 2016.
Le tribunal s'est surtout attaché à décortiquer les images de cette attaque survenue le 18 mai 2016. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le parquet a requis des peines allant de douze mois de prison avec sursis à huit ans de prison ferme à l'encontre de neuf personnes accusées d'avoir participé à l'attaque d'une voiture de police.

Epilogue d'un procès sous tension, la justice rend mercredi sa décision à l'encontre de neuf militants "antifascistes" accusés d'avoir participé, à divers degrés, à l'attaque d'une voiture de police à Paris en mai 2016. Les soutiens des prévenus ont appelé à un rassemblement au Palais de justice à 10 heures, l'heure à laquelle le tribunal correctionnel doit rendre son jugement.

"Tout le monde déteste la justice". L'ambiance s'annonce aussi tendue que pendant les cinq journées du procès, qui s'est tenu le mois dernier. Les audiences ont été rythmées par les clameurs de dizaines de personnes massées à l'extérieur de la salle, scandant des slogans tels que "Flics, violeurs, assassins" ou "Tout le monde déteste la justice".

Les peines requises par le parquet s'échelonnent de douze mois de prison avec sursis - pour trois jeunes hommes accusés d'avoir participé à un "groupement formé en vue de commettre des violences", sans toutefois passer à l'acte - à huit ans de prison ferme pour le Suisse Joachim Landwehr, en fuite, auquel il est reproché d'avoir lancé une fusée de détresse à l'intérieur de la voiture.

L'attaque du "policier kung fu". Le tribunal s'est surtout attaché à décortiquer les images de cette attaque survenue le 18 mai 2016. Certains prévenus ont reconnu leur implication. Le quadragénaire Thomas Fensch, informaticien autodidacte à l'allure sage, a présenté ses excuses à l'audience d'avoir asséné plusieurs coups de barre métallique à un policier, qui lui avait fait face à mains nues, décrochant le surnom de "policier kung fu". D'autres ont gardé le silence au procès, voire tout au long de la procédure.

Cela n'a pas été le cas d'Antonin Bernanos, le plus scruté des prévenus, qui a répondu longuement et calmement au tribunal pour nier les faits de "violences aggravées" qui lui sont reprochés. Pour l'accusation et les enquêteurs, il ne fait aucun doute que cet étudiant de 23 ans, devenu au fil du procès une figure pour la mouvance d'extrême gauche, est bien l'assaillant masqué et vêtu de noir qui assène des coups de poing à un policier encore assis dans la voiture, et qui fait exploser la lunette arrière du véhicule à l'aide d'un plot métallique.