Viols en Isère : le gouvernement admet "un dysfonctionnement"

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Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
Après la mise en examen et l'incarcération d’un directeur d’école soupçonné de viols sur des élèves, la ministre de l’Education nationale a promis que des mesures seront prises.

L'info. "Il y a eu un dysfonctionnement", a reconnu dans une interview au Parisien Najat-Vallaud Belkacem, ministre de l’Education nationale, après qu’un directeur d'école a été mis en examen et écroué mercredi pour "viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans et acquisition et détention d'images pédopornographiques", dans son établissement scolaire du Mas de la Raz, à Villefontaine, en Isère.

Déjà condamné pour des faits à caractère pédophile. Interpellé et placé en garde à vue lundi, le fonctionnaire de l’Education nationale soupçonné d'avoir imposé des fellations à au moins deux fillettes d'une classe de CP a reconnu pour les faits pour neuf enfants. Les parents de 14 autres élèves ont depuis signalé de nouveaux faits potentiels aux enquêteurs. Lors de perquisitions réalisées à son domicile cette semaine les enquêteurs ont découvert des contenus à caractère pédopornographique : un film et des images stockés sur une clé USB. Or, ce père de famille âgé de 45 ans a déjà été condamné à une peine de six mois de prison, assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve de deux ans et obligation de soins, pour "recel de bien provenant de la diffusion d'images d'un mineur à caractère pornographique". 

Il changeait d’école tous les ans depuis 2011. Alors comment ce directeur-enseignant a-t-il pu continuer à exercer son métier, au plus près d’enfants ? "Il semblerait que l’Education nationale n’ait pas été informée de cette condamnation", a avancé Najat Vallaud-Belkacem dans Le Parisien, pointant un "dysfonctionnement". "Il a été condamné en juin 2008, juste avant les vacances scolaires. A cette date, il avait obtenu un changement d'académie et il s'est aussitôt mis en congé parental, puis en arrêt maladie jusqu'en février 2011. Et quand il a repris ses fonctions, il a changé d'école tous les ans", a précisé la ministre. 

Une enquête administrative ouverte. Celle qui a confié avoir "été saisie d’horreur" lorsqu’elle a appris les faits, a assuré "qu’aucun dysfonctionnement ne resterait sans suite". A sa demande et à celle de la Garde des Sceaux Christiane Taubira, une "inspection conjointe" de l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche et de l'Inspection générale des services judiciaires a été ouverte pour déterminer les conditions dans lesquelles cet enseignant a pu rester en fonction malgré sa condamnation et les défaillances à l’origine de cette situation. Les premiers résultats de cette enquête sont attendus d’ici un mois. 

Par ailleurs, les parents des écoliers et habitants de la commune de Villefontaine organisent, samedi, une marche silencieuse "sans slogan, ni banderoles", qui s'achèvera à l'école primaire du Mas de la Raz où ont lieu les faits présumés de viols sur des élèves.  

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