Viols en Isère : l'épouse du directeur se sent "coupable"

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Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
L’épouse du directeur d’école qui a été mis en examen et écroué pour des viols présumés sur ses élèves a fait part de sa culpabilité de "n'avoir rien vu". 

"Comment n'ai-je ne rien pu voir en 18 années de vie commune ?" C’est la question qui hante la femme du directeur de l'école primaire de Villefontaine, en Isère, après que son mari a été mis en examen et incarcéré, mercredi, pour des viols et agressions sexuelles qui auraient été commis sur ses élèves. Alors que le fonctionnaire de l'Education nationale a reconnu les faits pour neuf enfants, son épouse a confié sa détresse au Dauphiné Libéré.  

"Je me sens terriblement coupable". Dans cette interview accordée au quotidien local, la mère de famille s’est notamment confiée sur son sentiment de culpabilité : "en vivant à ses côtés, en partageant sa vie, j'étais censée être la première à voir que quelque chose n'allait pas, mais je n'ai rien vu", déclare-t-elle, ajoutant : "je me sens terriblement coupable."

"Intolérable, horrible, brutal". C’est lorsqu’elle a été entendue par les enquêteurs mardi que l'épouse a tout compris. "Ce fut très brutal, pour mes enfants, pour moi", raconte-t-elle, bouleversée. L'enseignant de 45 ans est soupçonné d'avoir imposé des fellations à au moins deux fillettes d'une classe de CP. Neuf plaintes correspondant à neuf élèves de sa classe ont été enregistrées et il a reconnu les faits concernant ces enfants lors de sa garde à vue. Les parents de 14 élèves supplémentaires se sont manifestés jeudi, selon le procureur de la République. Ces signalements proviennent également "d'autres écoles du nord de l'Isère" où le suspect a exercé auparavant. Depuis son retour d'arrêt maladie en 2011, l'enseignant changeait d'école tous les ans. Face aux faits reprochés à son mari, trois mots viennent à cette femme : "intolérable, horrible, brutal".

Elle avait cru une première fois à ses "mensonges". Pourtant, le père de ses enfants, avec qui elle partage sa vie depuis 18 ans, a déjà été condamné en juin 2008 pour recel d’images à caractère pédopornographique. Durant cette période, la famille traversait une période plutôt difficile explique l'épouse au Dauphiné Libéré. En février, "j’ai donné naissance à deux grand prématurés" qui sont "restés hospitalisés plusieurs mois, j’étais tous les jours auprès d’eux à Lyon", se souvient-elle. Dans le même temps, leur fille allait se faire opérer. "C’était ma priorité", assure la mère de famille.

Mais elle réalise aujourd’hui que son époux l’a dupé avec des "mensonges" : "Mon mari m’a dit que les gendarmes lui avaient proposé de reconnaître afin d’être libéré le plus vite pour nous rejoindre à l’hôpital". Auprès d'elle, il se défend aussi d’avoir téléchargé les images en lui expliquant "que ce n’était pas lui qui avait consulté les photos, mais d’autres internautes", la connexion wifi de leur domicile n’étant pas sécurisée. 

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