Violences sexistes et sexuelles à l'Unef : "Aujourd'hui, on anticipe et on agit lorsque ça arrive"

"Ces affaires sortent dans des organisations progressistes, parce que l'on soutient les femmes qui le font", assure Lilâ Le Bas.
"Ces affaires sortent dans des organisations progressistes, parce que l'on soutient les femmes qui le font", assure Lilâ Le Bas. © Europe 1
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C.O. , modifié à
Lilâ Le Bas, présidente de l’Unef, est revenue sur Europe 1 sur la manière dont l'organisation étudiante gère les cas d'agressions sexistes et sexuelles.
INTERVIEW

"C'est édifiant, ce sont des faits qui sont graves, que je condamne (...) L'Unef soutiendra l'ensemble des femmes (qui décident de porter plainte) et s'associera si c'est une demande de leur part". Mercredi, au micro de Raphaëlle Duchemin sur Europe 1, Lilâ Le Bas, la présidente de l’Unef, l'Union nationale des étudiants de France, a réagi à l'appel lancé mardi dans le journal Le Monde par quatre-vingt-trois femmes, anciennes syndicalistes de l'Unef. Elles ont dénoncé les violences sexistes et sexuelles, dont des viols, commis selon elles pendant des années par des dirigeants de l'organisation.

Leur prise de position survient après les révélations de Libération sur des cas de harcèlement et d'agression sexuels au sein du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) et un premier article du Monde révélant les comportements sexistes de l'Unef, aujourd'hui deuxième syndicat étudiant. Selon l'enquête du Monde, les comportements machistes y remontent aux années 1980 et se sont amplifiés au milieu des années 2000.

Des réunions non mixtes féminines. "Ce sont des choses qui se disaient dans l'organisation", a expliqué Lilâ Le Bas qui assure qu'aujourd'hui l'Unef a évolué. Désormais, "on anticipe (...) on agit, on essaye d'éviter que cela arrive. Il y a des réunions non mixtes féminines. Ça a été décrié par certains journalistes, ça a été incompris. Mais ce sont des cadres qui permettent de libérer la parole des femmes. C'est beaucoup moins évident de parler en cadre mixte lorsque l'on a subi du harcèlement, des agressions sexuelles par des hommes qui sont dans la salle", détaille-t-elle. Autres changements : des vidéos sur le consentement sont diffusées aux adhérents, des formations contre le sexisme sont proposées, "il y a une charte de l'égalité femme-hommes qui est distribuée à nos adhérents dès l'adhésion au syndicat", ajoute Lilâ Le Bas.

"On exclue temporairement ou définitivement". "Aujourd'hui, quand il y a des cas de sexisme, de violences, ce qui peut encore arriver, car l'Unef n'est pas imperméable à ce qui se passe dans la société, on ne cache pas ces agressions et on exclue temporairement ou définitivement des agresseurs de l'organisation", assure la présidente de l'Unef. Selon elle, ce soutien aux femmes est fondamental : "C'est pourquoi ces affaires sortent dans des organisations progressistes, parce que l'on soutient les femmes qui le font".