Violences faites aux femmes : Emmanuel Macron "a été extrêmement sensible" à l'appel de Muriel Robin, assure Marlène Schiappa

"Je voudrais saluer l'engagement de Muriel Robin", a souligné Marlène Schiappa, dimanche sur Europe 1.
"Je voudrais saluer l'engagement de Muriel Robin", a souligné Marlène Schiappa, dimanche sur Europe 1. © Europe 1
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"L'État fait tout ce qui est en son pouvoir mais il ne pourra pas tout tout seul, il faut qu'il y ait un réveil citoyen", a réagi la secrétaire d'État dimanche sur Europe 1, après la publication d'un manifeste initié par la comédienne dans le "JDD".
INTERVIEW

"Ce qu'elle dit est très vrai sur la situation des femmes victimes de violences conjugales". Interrogée par Europe 1, dimanche, Marlène Schiappa a tenu à "saluer" l'action de Muriel Robin, à l'origine d'un manifeste signé par 87 personnalités dans le JDD, dénonçant le "silence assourdissant" autour des violences faites aux femmes. La secrétaire d'État a aussi appelé à un "réveil citoyen" sur ce sujet. 

Emmanuel Macron "très touché" par cet appel. "Une femme qui meurt sous les coups de son conjoint tous les trois jours en France depuis des décennies, ce sont des chiffres qui ne varient pas : on a besoin que des personnalités aussi populaires et avec une image aussi sympathique et bienveillante que Muriel Robin s'engagent pour nous aider à faire passer ce message", estime la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. "J'ai échangé avec Muriel Robin pour convenir d'un rendez-vous et je vous confirme que le président de la République a été extrêmement sensible aux propos de son interview, puisque c'est lui qui me l'a fait connaître. Il est très touché par cette interview", assure-t-elle. 

"Tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ancien conjoint. [...] Ces femmes ne sont pas des inconnues : ce sont nos mères, nos filles, nos amies, nos voisines", dénoncent les signataires du manifeste initié par Muriel Robin. Maïwenn, Stéphane Bern, Vanessa Paradis, Mathilde Seigner ou encore Claude Chirac ont signé cet appel paru dans Le Journal du Dimanche

"L'État fait tout ce qui est en son pouvoir". "Je crois qu'on peut me reprocher beaucoup de choses mais pas mon silence", répond cependant Marlène Schiappa, qui rappelle que les violences faites aux femmes sont la Grande cause nationale de l'exécutif pour l'année 2018. "J'ai interpellé sur l'affaire Daval, sur Bertrand Cantat, sur le traitement médiatique réservé aux femmes. Cet été nous avons fait voter une loi dans laquelle il y a un article qui est passé un peu inaperçu, mais qui renforce considérablement les condamnations de violences conjugales quand elles sont commises en présence d'enfants." 

"Il y a des informations qui ne sont pas exactes qui ont circulé", assure encore la secrétaire d'État, qui promet un budget "sanctuarisé" pour l'année à venir. "Toutes les subventions à toutes les associations nationales qui accueillent des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles ont été maintenues. (...) L'État fait tout ce qui est en son pouvoir, il ne pourra pas tout, tout seul. Il faut qu'il y ait un réveil citoyen", estime-t-elle toutefois. 

"Ce qui est important c'est d'interpeller les témoins. Je ne peux plus supporter d'entendre des gens qui entendent leur voisine se faire taper dessus tous les week-ends et qui ne font rien, des gens qui voient dans la rue des femmes être violentées et qui n'agissent pas. Les témoins ont un rôle crucial. Notre société doit se ressaisir et intervenir."