Violences conjugales : le téléphone d'alerte généralisé

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Noémi Marois , modifié à
SECOURS - Le téléphone d'alerte va être déployé dans tout l'hexagone pour permettre aux femmes violentées de prévenir les secours. 

En septembre, sera généralisé à tout le territoire le téléphone d'alerte qui permet aux femmes violentées de se faire secourir par la police. Cette décision fait suite à l'adoption, le 4 août, de la loi pour l'égalité hommes-femmes. Le dispositif déjà testé dans plusieurs départements, a fait ses preuves. En France, entre 2008 et 2010, 663.000 femmes ont été victimes de violences au sein de leur ménage. 

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500 nouveaux téléphones. À partir de septembre, 500 téléphones seront déployés au service de la protection des femmes victimes de violence. Jusqu'à présent, 157 téléphones ont été utilisés dans 13 départements auprès de 304 femmes. Dans le Bas-Rhin, c'est en 2010 que les premiers téléphones sont arrivés et "la police arrive en moyenne dans les 10 minutes", a constaté Patrick Poirret, procureur général à la Cour d'appel de Nancy.

Pour le gouvernement, "ce dispositif a permis de sauver des vies, d’interpeller et de sanctionner les auteurs. Il repose également sur un accompagnement global de la victime, mobilisant le partenariat des acteurs de lutte contre les violences faites aux femmes : l’Etat, les associations et les collectivités territoriales". "C’est parce qu’elle est protégée et soutenue que la victime peut envisager de sortir du cycle de la violence et reprendre confiance en elle", ajoutent les ministres dans un communiqué de presse.

Comment ça marche ? Les femmes, signalées en grand danger et qui ont déjà été victimes de violences, se voient attribuer ce téléphone par le procureur. Si elles se sentent menacées, elles activent le téléphone. Le signal émis est alors reçu par une plate-forme de Mondial Assistance qui rappelle la femme et déclenche aussi l'envoie des forces de l'ordre. 

Grâce à ce téléphone, la police peut déjouer des drames en arrivant avant que le pire n'arrive. En 2011, à Strasbourg, une tentative d'assassinat a ainsi été évitée. 

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121 femmes mortes en 2013. Même si le chiffre est en légère baisse, 121 femmes sont tout de même mortes en 2013 sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint ainsi que 25 hommes. La moitié de ces femmes avait déjà subi des violences conjugales. Et dans plus de la moitié des décès, l'agresseur était sous l'emprise de l'alcool ou de drogues.

Aussi le 3919, un numéro d'écoute. Depuis le 1er janvier 2014, un numéro gratuit, le 3919, est ouvert sept jours sur sept. Il aide les femmes victimes de violence en les informant sur les démarches et en les orientant vers les services compétents. De novembre 2013 à mai 2014, l'affluence sur la ligne est passée de 4.000 à 7.000 appels mensuels. 

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