Vinci plonge en Bourse, puis se redresse, victime d'un faux communiqué

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Le groupe Vinci a été victime d'un piratage de son système de communiqués de presse (image d'illustration) © DOMINIQUE FAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
Le groupe a été victime d'un faux communiqué de presse qui a fait dévisser son action en bourse. Vinci a saisi l'Autorité des marchés financiers.

Le groupe de BTP et concessions Vinci a "formellement" démenti les allégations contenues dans un faux communiqué de presse, dont la diffusion mardi a fait chuter son action en Bourse, et indiqué étudier l'opportunité de lancer des poursuites judiciaires contre ses auteurs.

Un faux communiqué aux graves conséquences. "Un faux communiqué de presse Vinci a été publié par Bloomberg le 22 novembre à 16h05", indique le groupe dans une brève déclaration mise en ligne sur son site. "Vinci dément formellement l'ensemble des 'informations' figurant dans ce faux communiqué et étudie toutes les actions judiciaires à donner suite à cette publication", conclut-il.

L'action a fortement dévissé mardi après-midi, perdant plus de 18%, après l'envoi à plusieurs médias, dont l'AFP, de ce communiqué mensonger annonçant une révision des comptes 2015 et du premier semestre 2016, ainsi que le renvoi du directeur financier de Vinci. Le titre a été suspendu, avant de reprendre sa cotation environ 30 minutes après. Il est resté dans le rouge jusqu'à la fin de la séance, terminant en repli de 3,76% à 58,80 euros, tandis que le marché grappillait 0,41%.

L'Autorité des marchés financier saisie. "Nous avons été 'hackés' et nous allons saisir l'AMF" (l'Autorité des marchés financiers), avait indiqué un porte-parole du groupe, quelques minutes après la chute de l'action. L'AMF "suit de près le dossier", a déclaré une porte-parole du gendarme de la Bourse. "Elle fait son travail habituel de surveillance" et "se réserve le droit d'étendre ses investigations en fonction de l'analyse des premiers éléments recueillis", a-t-elle ajouté.

De grands groupes souvent victimes de tels procédés. Le communiqué frauduleux annonçait que Vinci avait licencié son directeur financier après avoir découvert d'énormes erreurs d'écritures comptables, relatives à ses exercices 2015 et du premier semestre 2016, portant sur quelque 3,5 milliards d'euros. Les grands groupes mondiaux font régulièrement l'objet de ce type de falsifications, dont les motivations sont diverses.

En juin 2015, le gendarme boursier américain, la SEC, a ainsi lancé des poursuites pour manipulation de cours après l'annonce, par de mystérieuses sociétés, d'offres de rachat du groupe de cosmétique Avon Products et de deux autres entreprises cotées, dont les actions avaient en conséquence flambé. Un faux communiqué de presse avait été diffusé dans le cadre de ces "tentatives coordonnées pour manipuler de manière frauduleuse le cours des titres" des trois sociétés, avait alors estimé la SEC.