Vincent Lambert : le CHU de Reims de nouveau favorable à un "arrêt des traitements"

Vincent Lambert se trouve dans un état végétatif depuis 2008, après un accident de la circulation.
Vincent Lambert se trouve dans un état végétatif depuis 2008, après un accident de la circulation. © AFP/COURTESY OF THE LAMBERT FAMILY
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avec AFP , modifié à
Une procédure collégiale d'environ cinq mois, menée par le CHU de Reims, a conclu à une "obstination déraisonnable" envers Vincent Lambert, dont le sort déchire sa famille. 

Le CHU de Reims s'est de nouveau prononcé lundi en faveur d'un "arrêt des traitements" de Vincent Lambert, dans un état végétatif après un accident de la circulation depuis 2008 et dont le sort déchire sa famille, a-t-on appris de sources concordantes.

Une réflexion de cinq mois. La décision a été prise par le Dr Vincent Sanchez à l'issue d'une procédure collégiale d'environ cinq mois qui a conclu à une "obstination déraisonnable" envers le patient tétraplégique, selon une source proche du dossier. C'est la "décision qui s'imposait", s'est félicité François Lambert, neveu de Vincent. "C'est un maintien artificiel en vie, il y a un corps qui souffre, il (le médecin) le dit. Ca veut dire qu'on n'est pas sûr que Vincent ne ressent pas la souffrance", a-t-il ajouté à la sortie d'un rendez-vous au CHU de Reims (Marne). Les membres de la famille de Vincent Lambert, 41 ans, ont été reçus séparément à l'hôpital Sébastopol de Reims où il est hospitalisé.

10 jours pour déposer un recours. Rachel Lambert, sa femme et tutrice légale depuis 2016, son neveu et une partie de sa famille sont favorables à un arrêt des soins tandis que ses parents et une autre frange familiale y sont farouchement opposés. L'avocat des parents de Vincent devait s'exprimer plus tard dans l'après-midi. Les parties défavorables à cette décision ont 10 jours pour déposer un recours, délai au-delà duquel l'équipe médicale pourra mettre en place l'arrêt des traitements.

Cette décision est similaire à celle prise initialement par le Dr Eric Kariger le 10 avril 2013, qui avait engagé un protocole de fin de vie en accord avec Rachel Lambert, sans consulter explicitement les parents de Vincent Lambert, catholiques et fermement opposés à l'euthanasie passive. Deux autres procédures avortées avaient suivi : l'une en 2014 de nouveau intentée par Eric Kariger, l'autre en 2015 par le Dr Daniéla Simon, confortée par la décision favorable de la Cour européenne des droits de l'Homme rendue le 24 juin 2014.

Une longue bataille judiciaire. Mais cette procédure n'avait pas non plus abouti car le Dr Daniela Simon avait jugé que "les conditions de sérénité" requises n'étaient pas rassemblées. Parallèlement aux décisions médicales, la question du maintien en vie ou non de Vincent Lambert s'inscrit dans une longue bataille judiciaire. La Cour de cassation a jugé en décembre 2017 que seule Rachel Lambert était autorisée à demander le transfert de son mari vers un autre établissement de soins, une requête formulée par les parents qui remettent régulièrement en cause la prise en charge de leur fils au CHU.