Villepin nie avoir comploté contre Sarkozy

  • Copié
, modifié à
Au 9e jour du procès Clearstream, Dominique de Villepin a contre-attaqué mercredi lors de sa confrontation avec le général Rondot.

"Toute l'histoire de ma relation avec Nicolas Sarkozy montre que, non seulement, je n'ai pas voulu régler des comptes, mais que j'ai fait abstraction des coups qui m'étaient portés", a clamé Dominique de Villepin mercredi à la barre du tribunal de Paris au neuvième jour du procès Clearstream.

Je veux bien que l'on m'accuse de beaucoup de choses, mais de rivalités, de coups tordus non. Une dénonciation calomnieuse en matière politique a ceci de particulier qu'elle signe la mort de l'homme politique", a martelé l’ancien premier ministre dans une grande envolée.

Une semaine après son audition, Dominique de Villepin s'est trouvé confronté à ses deux principaux contradicteurs : son coprévenu Jean-Louis Gergorin et le général Philippe Rondot, témoin au procès, qui avait enquêté dès 2003 sur les listings Clearstream pour le compte du ministère de la Défense.

Dominique de Villepin a expliqué qu'il s'était contenté de demander une enquête le 9 janvier 2004 au général Philippe Rondot sur de faux listings de comptes bancaires de la société Clearstream et qu'il n'avait jamais été question de Nicolas Sarkozy.

Le général Rondot a réaffirmé que le ministre était intervenu le 25 mars 2004 auprès de lui pour faire libérer Imad Lahoud, alors placé en garde à vue pour une affaire d'escroquerie. "Je n'ai pas demandé la libération d'Imad Lahoud que je ne connaissais pas", a répondu Dominique de Villepin. "J'ai joint indirectement M. de Villepin", a ajouté Jean-Louis Gergorin. "Il ne m'a jamais joint ni directement ni indirectement au téléphone", a répliqué Dominique de Villepin.

L'ancien premier ministre s’est aussi attaqué à Philippe Rondot et lui a reproché d'avoir poursuivi son travail après le placement en garde à vue en de sa source, Imad Lahoud. A ses yeux, le général aurait dû réaliser à ce moment que cet homme, qui avait produit les listings, était un imposteur.

Plus tôt, le président Dominique Pauthe avait commencé par confronter les faussaires présumés, Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud, au général Rondot. Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud se sont renvoyés la responsabilité de la fabrication des faux listings. L’informaticien a suscité des rires dans le public et même parmi les juges du tribunal en présentant ses excuses pour ses mensonges passés. "Aujourd'hui je dis la vérité, parce que je suis libre", a-t-il déclaré.

La neuvième journée du procès a aussi été marquée par l’audition de l’ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Il a défendu Dominique de Villepin et jugé normal mercredi de ne pas avoir été au courant des actions menées par son ministre en 2004.