Vigipirate : les forces de l'ordre s'impatientent

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Pierre de Cossette avec , modifié à
La forte mobilisation des policiers municipaux, CRS et gendarmes mobiles, pèse sur les effectifs depuis quatre mois. Et les forces de l'ordre font entendre leurs revendications.

Près de quatre mois après les attentats de Paris, la menace terroriste reste présente dans l'Hexagone. Mais le maintien de Vigipirate à son niveau le plus élevé est en train de virer au casse-tête pour les autorités. Les troupes sont fatiguées et certaines voix commencent à se faire entendre au sein des forces de l'ordre.

Des gilets pare-balles pour la municipale. Depuis le projet d'attentats évité contre des églises de banlieue parisienne en avril dernier, les policiers municipaux ont appris qu'ils pourraient être mis à contribution pour protéger les lieux de culte. En 2015, 43% d'entre eux sont armés. Mais pour les syndicats, il faut aller bien au-delà en les dotant de gilets pare-balles.

Les CRS négocient sur leurs indemnités. Du côté de la police nationale, ce sont les CRS qui montrent cette fois les dents. Ils sont les plus sollicités par Vigipirate. "On est en extrême tension, on court après les compagnies", confie un commissaire. Certains CRS, épuisés, vont jusqu'à se mettre en arrêt maladie par petits groupes. De ce fait, les syndicats réclament la réévaluation de l'indemnité des CRS liée à leurs déplacements, qui se chiffre à 30 euros par jour. Alliance, le syndicat le plus exigeant demande de l'augmenter 17 euros, soit une hausse de 50%. Les négociations au ministère de l'Intérieur ont commencé.

Une fin d'année chargée pour les gendarmes mobiles. Enfin chez les gendarmes, on estime que la situation est sous contrôle. Mais cet état de fait est seulement dû à un concours de circonstances : les missions sont moins diversifiées depuis janvier avec, par exemple, moins de manifestations à encadrer. Il existe cependant une grosse préoccupation pour la suite de l'année. Avec l'été, beaucoup de gendarmes mobiles seront déployés dans les zones touristiques. Puis, à la fin de l'année, la Conférence de Paris sur le climat, qui va durer 11 jours, devrait mobiliser beaucoup d'énergie chez les gendarmes mobiles. Et les "moblos" eux aussi pourraient terminer l'année 2015 sur les rotules.

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