VIDÉO - Une campagne contre les représentations "caricaturales" de la schizophrénie

Dans le spot, le jeune homme atteint de schizophrénie est prisonnier d'un casque de réalité virtuelle.
Dans le spot, le jeune homme atteint de schizophrénie est prisonnier d'un casque de réalité virtuelle. © Capture d'écran YouTube / Fondation Pierre Deniker
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avec AFP , modifié à
En matière de représentation de la schizophrénie, la Fondation spécialisée Pierre Deniker veut "changer le regard" que médias et films portent sur la maladie.

"Être victime de schizophrénie, c'est être prisonnier d'une autre réalité", rappelle la Fondation spécialisée Pierre Deniker dans une campagne lancée mercredi, afin de démonter "l'image caricaturale et violente" de cette maladie mentale.

Casque de réalité virtuelle. Le spot, diffusé à la télévision et sur Internet, met en scène un jeune homme dans sa vie quotidienne : une partie de foot, un repas au restaurant avec sa copine ou une fête de famille pour son 20e anniversaire. Mais ce jeune homme voit les choses à travers un casque de réalité virtuelle, comme celui qu'on utilise pour certains jeux vidéos, dont il ne peut se débarrasser. À cause de ce casque, insensiblement, des images angoissantes et menaçantes viennent polluer sa vie.

L'image du "dédoublement de la personnalité". Les schizophrènes et leur entourage "doivent faire face au regard méfiant, négatif de la société qui véhicule une image caricaturale et violente" de la maladie, souligne dans un communiqué le professeur Raphaël Gaillard, président de la Fondation Pierre Deniker, qui veut "changer le regard" sur cette pathologie. La campagne veut démonter certaines idées reçues, comme celle selon laquelle la schizophrénie correspondrait à un "dédoublement de la personnalité". "Cette image est régulièrement utilisée dans les films ou les médias à tort. Une personne avec schizophrénie a des hallucinations, des difficultés cognitives qui la gênent dans sa vie quotidienne", souligne la Fondation. Elle rappelle que "les personnes atteintes de schizophrénies sont sept fois plus victimes d'agressions que la population générale", selon un rapport publié en 2011 par la Haute autorité de santé (HAS).

600.000 Français touchés. Selon la Fondation Pierre Deniker, 1% des Français sont touchés par la maladie, soit 600.000 personnes. "75% des symptômes surviennent entre 15 et 25 ans et la méconnaissance, la stigmatisation et le tabou gênent la prise en charge précoce", avec "10 ans de retard en moyenne pour le diagnostic en France", poursuit-elle, en soulignant que "des traitements et une prise en charge globale permettent une vie meilleure".