Verdun, un écosystème unique

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Arthur Helmbacher avec C.R-D
La forêt de Verdun est devenu un écosystème très riche. 

C'est l'événement politique de dimanche. Les commémorations du centenaire de la bataille de Verdun. 4.000 jeunes Français et Allemands vont y participer. Au son des tambours du Bronx, ces jeunes envahiront la nécropole de Douaumont, après être sortis de la forêt où près de 300.000 soldats sont morts en 1916. Une forêt où la nature a repris ses droits. Le lieu, sanctuarisé après la guerre, est même devenu un écosystème très riche avec des espèces qui ne sont pas censés exister dans la région.

Six obus au mètre carré. La terre est couleur rouille, et mêlée d'éclats d'obus. Des milliers de morceaux de métal très lourds, un peu coupants jonchent le sol. Il y a cent ans, y tombaient six obus au mètre carré. Les arbres aussi ont souffert. "Vous avez des arbres qui sont des gueules cassées. Des arbres qui existaient avant la guerre, qui sont repartis, qui ont cicatrisé", explique l'historien Jean-Paul Amat.

Herbes aux yeux bleus. Depuis cent ans, s'est développé un écosystème unique. Patrick Hirbec, de l'Office national des forêts évoque les "herbes aux yeux bleus" venus du Montana via les sabots des chevaux américains. Il existe aussi le fameux crapaud sonneur à ventre jaune. "C'est un animal qui vit en forêt et sui se reproduit dans des trous sui sont souvent comblés d'eau de manière temporaire. La multiplicité des trous d'obus fait que le crapaud sonneur y trouve un habitat favorable". L'ONF lance un appel à souscription, afin d'aider à la préservation de cette forêt, qui abrite, cent ans après, les corps de nombreux poilus.